En Argentine, on roule français !

Focus sur l’Argentine à l’occasion du huitième de finale de la coupe du monde France-Argentine. Et tout particulièrement sur les excellents résultats des constructeurs français dans un marché de plus de 800 000 véhicules en 2017.

Certes, c’est la Volkswagen Gol (pas Golf) qui est la voiture la plus vendue en Argentine (44 485 exemplaires en 2017), faisant du constructeur allemand la première marque du pays. Pour autant, selon l’Adefa (l’association des constructeurs automobiles argentine), Renault comme Peugeot enregistrent au pays de Maradona d’excellents chiffres. En 2017, la Renault Sandero fut la deuxième voiture la plus vendue dans le pays (37 535 exemplaires). La Peugeot 208 s’adjuge une belle 9e place avec 26 112 unités. 

Si l’on résume par marque, en 2017, Renault est 3e avec 131 787 exemplaires vendus (derrière VW et Chevrolet), Peugeot 7e (72 397 ex) et Citroën 8e (32 033 ex). Même DS (974 ex) est parvenue à tripler ses chiffres ! Au cumul, la part de marché des constructeurs français dépasse les 25% quoiqu’en légère baisse après un gros exercice de Volkswagen l’année dernière (16,76% en cumulant VW, Audi et Porsche). L’Argentine est un pays où l’industrie automobile française se porte très bien.

Plus de 50 ans d’histoire

L’industrie automobile argentine est aujourd’hui composée de filiales des principaux acteurs mondiaux. Par le passé, il y a eu des concepteurs de génie comme Horacio Pagani et Alejandro de Tomasi partis en Italie. Diverses initiatives ont vu le jour dans le pays comme IKA, Industria Kaiser Argentina (une joint-venture argentine et américaine). Un constructeur né en 1950 et dont l’usine de Santa Isabel fabriqua la Torino en version 2 et 4 portes. IKA a aussi produit des Dauphine sous licence. L’aventure prend fin en 1979 et la Régie Renault rachète notamment le site de Santa Isabel. L’Histoire retient que la première (et seule) Renault fabriquée en Argentine (et rien que pour l’Argentine) fut la Torino. L’implication de Renault date ainsi de 1960. En plus de 50 ans, Renault a produit à la fabrica Santa Isabel des Dauphine, des Renault 4, 12, 18… a permis le succès argentin de la Fuego et plus récemment des Clio, des Kangoo… Plus de 2 millions de Renault y ont vu le jour. Pas les Sandero et Logan qui sont assemblés au Brésil, dans l’usine de Curitiba, site né en 2011.

Les années 60 voient également Peugeot s’implanter en Argentine. Jugeant le pays comme un marché prometteur, la marque au lion y produit, via sa filiale de l’époque Safrar (devenue Sevel en 1980 puis PSA Argentina en 2000), des 403 et des 404 avec un certain succès, y compris pour la version pick-up (illustration ci-dessous). Mieux, le constructeur français a offert aux Argentins une 404 Le Mans qui n’a jamais vu le jour chez nous ! Aujourd’hui encore, il ne serait pas rare de croiser quelques illustres taxis 504 dans les rues de Buenos Aires.

Le succès était-il garanti dès lors qu’une voiture battait pavillon français ? Pas vraiment non, la 4L n’a pas rencontré son public tandis que les Citroën accusaient un déficit d’image assez net, jugées peu rapides et peu solides. Ainsi, si les Argentins achètent et roulent français, c’est aussi par la force de l’habitude.

Des modèles étonnants

Pour autant, les Renault, Peugeot ou Citroën commercialisées en Argentine ne sont pas tout à fait les mêmes que chez nous. En se baladant sur le site argentin de Peugeot, on découvre que la 308 de là-bas en est toujours à la génération née en 2007. Elle est néanmoins fabriquée à Palomar (Buenos Aires) tout comme une berline tricorps 408, le Partner ainsi que les Citroën C4 et Berlingo. Ces Peugeot exotiques complètent le catalogue de la marque au lion où figurent néanmoins la gamme SUV (2008, 3008 et 5008), la 208 mais aussi la nouvelle 508.

La gamme argentine de Renault est encore plus différente vue de France. Exception faite des Captur, Koleos et Kangoo (et de la Fluence) la gamme est composée Dacia rebadgées (Sandero, Stepway, Logan, Duster) mais aussi de la version sud-américaine de la Kwid, cette citadine très low-cost née en Inde et commercialisée pour l’équivalent d’un peu plus de 9 100 euros. Sur le site argentin de Renault, l’accès est mis sur l’utilitaire (Duster Oroch, Master fourgon, Minibus) mais l’on remarque aussi un onglet « eléctricos » mettant en lumière le Kangoo Z.E mais aussi un volet « sports » avec une Sandero R.S. 2.0 mais aussi une surprenante Fluence GT2 dont le 4 cylindres F4R de 2,0 offre une puissance de 190 chevaux et 300 Nm dans le but d’officiellement bloquer le compteur à 222 km/h après un 0 à 100 km/h en 8 secondes. Le tout proposé à partir de 680 700 pesos (symbolisé $) soit un peu plus de 21 100 euros.

Jacques Laffite vainqueur en 1979

Si le Grand Prix d’Argentine ne figure plus au championnat du monde de F1, il fut un rendez-vous ponctuel entre 1953 et 1998. Michael Schumacher, Jacques Villeneuve, Damon Hill, Nelson Piquet, Mario Andretti, Sitrling Moss ou encore Juan Manuel Fangio (4 fois) y ont gagné. L’édition 1979 fut remportée par Jacques Laffite qui par ailleurs y a réalisé le hat-trick (pole position, victoire et meilleur tour en course). Au volant de sa Ligier-Ford, il devance d’un peu plus de 14 secondes la Lotus-Ford de Carlos Reutemann… Un Français qui gagne de peu face à un Argentin, est-ce prophétique ?

Tout savoir sur le Danemark automobile.

Rédacteur du blog

La rédaction autosphere

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