Rencontre avec François Pelletant, maire de Linas.

Dès lors que l’on parle de pollution et de circulation, il y a Paris et le reste de la France. Et le maire de Linas de tirer la sonnette d’alarme.

Début juillet, François Pelletant créait le buzz avec ce qu’il fut plus commun de nommer un arrêté anti-parisien. Concrètement, il s’agissait d’interdire aux véhicules immatriculés 75 de transiter par Linas (via la Nationale 20) sur la route des vacances en juillet et août. Voilà qui matérialisait la révolte d’une commune d’Essonne dans un contexte de bannissement de Paris des véhicules antérieurs à une première mise en circulation avant 1997. Surtout de clamer que les pollutions ne s’arrêtent pas au périphérique. De son propre aveu, les messages de soutien furent nombreux (à l’instar des nombreux commentaires que nous reçu sur notre page Facebook) et en provenance de toute la France. Beaucoup ont souligné d’une manière ou d’une autre un antagonisme Paris-Province toujours aussi fort. « Si encore c’était discuté » soupire l’élu.

Fustiger l’entre soi parisien

À l’origine, l’idée de François Pelletant n’était pas spécialement de mener une fronde contre ce Paris des bobos totalement déconnecté de la vie des autres. Simplement, « à travers une mesure pédagogique s’appuyant sur un mécanisme qui existe déjà (à savoir les itinéraires de contournement pour les poids-lourds), je voulais montrer que les maires de banlieue ne doivent plus se laisser faire. À Linas, sur la Nationale 20, il peut y avoir jusqu’à 90 000 véhicules par jour là où il n’y en a que 50 000 sur un boulevard parisien. Pourtant il y a les autoroutes A6 et A10 juste à côté ». Cela soulève évidemment des problématiques de pollution et de qualité de vie pour les Linois (et plus largement tout ceux qui vivent autour des grands axes). L’élu de souligner également les incohérences de la politique de transports dans la région : « Oui il y a des vieux véhicules, mais dans quelles proportions ? Les exclure ? Pourquoi pas, mais il faut des alternatives fiables ! J’ai l’impression que l’on a des réseaux de transports défaillants face à la voiture. Pourtant c’est sur les automobilistes qu’on tape. C’est plus difficile que demander aux compagnies aériennes de modifier leurs trajectoires, les régimes moteur. Cela génère aussi de la pollution ! »

Des actions pour la rentrée

François Pelletant le concède, il n’est pas spécialement calé en automobile. Cela ne l’a pas empêché de contribuer à la relance de l’autodrome de Linas-Monthléry où tant de records du monde furent établis au siècle dernier. S’il ne sait pas encore vraiment comment, François Pelletant a reçu le soutien des Motards en Colère et pris contact avec divers collectionneurs de véhicules anciens. « Nous organiserons certainement un collectif à la rentrée, nous coordonnerons des actions face des mesures bêtes et méchantes. Paris ce n’est pas que la ville des Parisiens, c’est aussi la capitale des Français. Il y a trop d’entre soi ». Le pot de terre contre le pot de fer ?

Illustration : Pelletant.fr

Rédacteur du blog

La rédaction autosphere

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