Quand la carrosserie arlequin était de série.

Elles existent toujours, ces vieilles voitures que l’on surnomme « arlequin ». Une Seat Ibiza rouge avec une portière noire, une Clio blanche au capot beige ou cette aile verte et hayon noir sur une Fiesta bleue. Sauf qu’en 1995 et 1996, Volkswagen commercialisa une Polo ainsi qu’une Golf Harlequin. Retour.

Une carrosserie arlequin renvoie à une utilisation très fonctionnelle de l’automobile avec des moyens limités. Généralement, cette portière jaune fut dénichée à un prix défiant toute concurrence dans une casse auto. Qu’importe si le reste de la voiture est vert. Sauf qu’il y a une cinquantaine d’années, dans les années 1960, Volkswagen fit de ce signe extérieur de pauvreté un objet d’art avec ce qu’on appellerait aujourd’hui… de la personnalisation ! Il en a résulté des Cox, sorties d’usine, avec des éléments de carrosserie de plusieurs couleurs. Ou comment l’esprit hippie fut détourné afin d’expliquer comment les défauts de certaines pièces étaient une qualité par leur caractère interchangeable. Du génie !

Attention les yeux !

Difficile de vendre une voiture multi colore et prétendre dans le même temps dégager des bénéficies. Mais chez Volkswagen, on a eu l’idée de faire une série spéciale Harlequin. Cela commença en 1995 avec la Polo. Une série spéciale Harlequin (1,4l, 60 ch) d’un millier d’exemplaires, assemblés en Espagne et au succès tel qu’il fut envisagée de passer la production à près de 4 000, avant que l’exécutif ne fasse machine arrière. Et si les 100 premiers propriétaires reçurent un porte-clé numéroté, la légende dit que les derniers exemplaires furent repeint d’une seule couleur…

L’année suivante, 1996, Volkswagen remet ça avec la Golf III. Une série spéciale de fin de carrière (la Golf IV sort en 1997) et très limitée : 264 exemplaires (mués par le 2,0l 115 ch) pour seulement les États-Unis et le Canada. Un passionné s’est d’ailleurs amusé à les recenser. Son site en compte 118, soit près de la moitié. Mais ce que cette Golf Harlequin a de spéciale, c’est qu’il existait quatre combinaisons de quatre couleurs entre le rouge Tornado, le jaune Ginster, le vert Pistache et le bleu Chagall dont une servait de base pour le toit, les ailes arrière et les bas de caisse. 

Ainsi la même série spéciale fut segmentée en quatre parties de 66 exemplaires chacune. Une série spéciale qui ne se limitait pas à la carrosserie, puisqu’à bord on retrouvait une sellerie tissu conjuguant gris, noir et touches de couleur façon carrosserie. Des sièges « Joker » très 90’s, mais contrairement à la Polo de 1995, le volant n’était pas de la couleur de base !

Un culte voué à la voiture arlequin

Ainsi, au cours de mes recherches pour cet article, j’ai constaté que beaucoup de passionnés avaient perpétué cette série pour le moins spéciale. Qu’importe si ce n’est pas une Golf III, on trouve rapidement sur google images des Clio, des AX, des Passat et même une Audi RS4 ! Il y a aussi sur Youtube cette Polo Harlekin de 95, quoiqu’un peu corrigé.

En 2011, le directeur de la concession Drift Bridge Volkswagen, Paul Baker, en Angleterre déguisa deux Polo 6R dans l’esprit de la Polo Harlequin de 1995 (mais avec du violet en plus). Un exercice de wrapping qui lui permit de communiquer commercialement en offrant 500£ de remise, un an d’assurance et 3 ans d’entretien !

Expression géniale de la passion automobile ou monstruosité esthétique, la voiture arlequin selon Volkswagen permet à minima de savoureuses histoires. Et si la Golf VII avait droit à pareil traitement ? 

photos et sources : The truth about cars et rossvw.com

Rédacteur du blog

La rédaction autosphere

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