Ce mercredi, Le Mans 66 sort dans les cinémas français. Un biopic qui retrace comment Ford a mis fin à la domination de Ferrari dans la plus grande course du monde, les 24 Heures du Mans. Et si comme nous, vous comptez aller voir ce film, voici 10 clés qui vous permettrons de mieux savourer l’œuvre de James Mangold avec Matt Damon et Christian Bale.
Pourquoi Ford a voulu racheter Ferrari ?
Les années 60 doivent concrétiser la volonté de Ford de s’installer en Europe mais aussi de briller en compétition, aux 24 Heures du Mans. Pour cela, le vice-président de Ford Lee Iacocca envisage le rachat de Ferrari. Si le cheval cabré brille dans la Sarthe, la situation du constructeur est économiquement compliquée. En mai 1963, une délégation de Ford menée par le DG de Ford, Donald Frey, débarque à Maranello. Les discussions sont rapportées comme cordiales mais n’aboutissent pas. Deux raisons apparaissent. La première est que Ford refuse de laisser la direction sportive à Enzo Ferrari. La seconde est que le Commendatore traine des pieds afin que Fiat mette au pot. Du reste, lorsque Hank the Deuce fait le déplacement en Italie, Enzo Ferrari lui pose un lapin.
Rendez-vous manqué dit-on poliment mais une envie de revanche habite Henry Ford II qui relance le projet Le Mans en associant au châssis travaillé par Lola le V8 4,2l de la Ford Fairline préparé par Carroll Shelby. Avec son pavillon atteignant 101,6 cm de haut, soit 40 pouces, la Ford GT40 est née.
Ferrari, un adversaire à battre.
Habité par un esprit de revanche, Ford veut gagner sur le terrain de Ferrari. Et ce n’est pas gagné ! Le constructeur italien domine outrageusement les 24 Heures du Mans. De 1958 à 1965, les Ferrari remportent 7 des 8 épreuves. Seul Aston Martin parvient à s’imposer en 1959. Une DBR1 pilotée par Roy Salvadori et… Carroll Shelby. Ford met la pression sur Shelby et son programme. Le film raconte certainement comment rien n’a été simple d’allier performance et fiabilité en si peu de temps.
Ce n’est pas Ken Miles qui remporta Le Mans 66
Si le pilote Ken Miles incarné par Christian Bale est au cœur du film, ce n’est pas lui et Danny Hulme (sans trop spoiler la fin) qui remportent Le Mans 66. Il termine à la deuxième place, juste derrière la GT40 du duo néo-zélandais Chris Amon – Bruce McLaren. Les pilotes des antipodes au volant de la n°2 ont attendu la Ford n°1 pour franchir la ligne d’arrivée presque côte à côte et faire la photo, ci-dessous, restée dans la postérité.
Un triplé Ford
Mieux qu’un doublé, un triplé ! Avec la GT40 n°5 du duo Ronnie Bucknum et Richard Hutcherson, Ford réalise un triplé historique dont le cinquantenaire a été rondement fêté par Ford.
Un rythme d’enfer
Misant sur la performance et la fiabilité, les Ford GT40 ont imposé un rythme dingue aux Ferrari durant cette édition des 24 Heures du Mans. L’objectif étant qu’elles cassent. Cette année-là, le chrono de la pole position et celui du meilleur tout en course sont identiques en 3 minutes 30 secondes et 6 dixièmes. Avec 360 tours parcourus, les deux premières Ford établissent un nouveau record de distance alors (4 843,09 km) à une moyenne pour la première fois au-delà des 200 km/h (201,795 km/h).
C’est Henri Ford II qui donna le départ
Avec 4 Ford GT40 mkII aux 4 premières places à l’issue des qualifications, Henry Ford II est plus que confiant avant le départ. Du reste, il ne peut qu’avoir le sourire en donnant le départ de la 38e édition des 24 Heures du Mans ce 18 juin 1966.
15 voitures à l’arrivée
Cette édition 1966 fut particulièrement difficile pour la fiabilité et la concentration des pilotes. Des 55 engagées, seuls 29 sont toujours en piste au lever du jour. Finalement 15 voitures sont à l’arrivée. Une seule Ferrari, la 275 GTB/C du duo Courage/Pike qui remporte la catégorie GT 5.0 à 50 tours du leader (8e au général).
Porsche prépare l’avenir.
Face au désastre de fiabilité et concentration des Ferrari, ce sont finalement les Porsche qui ont constitué les adversaires les plus sérieux pour Ford durant cette édition 1966 des 24 Heures du Mans. Derrière les 3 GT40 se classent 4 Porsche 906/6 Carrera 6. Certes, il y a 9 tours entre la troisième Ford et la première Porsche. La firme allemande remporte la première de ses 19 victoires au général en 1970 après 4 années de domination de Ford, notamment avec Jacky Ickx.
Carroll Shelby, pilote et concepteur.
Le Texan a eu plusieurs vies. Pilote pour l’Air Force durant son service militaire, il fut également pilote de course dans diverses catégories et a battu une dizaine de records avant de devenir préparateur à compter de 1960. On lui doit certaines des plus spectaculaires voitures de sport de tous les temps. L’AC Cobra, Shelby 350 GT (deux modèles sur la photo) ou la Mustang V8 390 GT de Bullit. Le temps béni des Muscle Cars. Transplanté cardiaque en 1992, il a créé la Fondation Carroll Shelby. Le 10 mai 2012, il s’est éteint chez lui, à Austin, à l’âge de 89 ans.
Le Mans mais aussi Daytona et Sebring.
Si Henry Ford II avait autant le sourire avant la course, c’est aussi parce que l’issue de cette édition 1966 s’annonçait évidente. En effet, les Ford GT40 avaient déjà accroché à leur palmarès les 2 000 km de Daytona dès 1965 et les 24 Heures de Daytona en 1966 en dépit de problèmes de freinage. Puis les 12 heures de Sebring en mars 66. Ironie de l’histoire, c’est Ken Miles (avec Lloyd Ruby) qui a remporté ces 3 courses… Ces 3 courses mais pas Le Mans 66.
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