Récemment, Bernie Ecclestone a déclaré (en substance) que la Formule 1 n’avait pas besoin d’un rendez-vous à Monza, mais qu’il envisageait plutôt d’aller à Las Vegas. Revenons en 1981 et 1982, lorsque le Caesars Palace de Las Vegas avait son Grand Prix.
Les États-Unis et la Formule 1, c’est un peu « je t’aime, moi non plus ». La discipline reine n’a jamais réellement réussi à s’y imposer, en témoigne l’instabilité des circuits et de sa présence au calendrier. D’Indianapolis à Sebring en passant par Long Beach, Phoenix, Watkins Glen ou dernièrement le circuit des Amériques à Austing. La Formule 1 a aussi monté son chapiteau à Las Vegas. En 1981 et 1982. Comme à Long Beach, il ne s’agissait pas d’un Grand Prix des États-Unis (West USA pour Long Beach), mais du Grand Prix automobile de Las Vegas se tenant sur un circuit urbain du Caesars Palace. Plus précisément sur le parking de l’hôtel casino.
Compte tenu du manque de place (relatif), le circuit se voulait extrêmement ramassé puisque tenant essentiellement sur l’immense parking du Caesars Palace. 3 650 mètres compactés en 14 virages et tournant dans le sens trigonométrique, une rareté. Sinueux, la tracé se voulait incroyablement lisse tout en laissant suffisamment d’espace pour dépasser et des bacs à sable en dégagement. Il fut rapporté que le tracé fut particulièrement exigeant pour les pilotes. La chaleur oui, mais aussi les G pris qui ont abouti pour beaucoup à des douleurs au cou. Tout particulièrement pour Patrick Tambay qui n’a pas pris le départ en 1982. C’est notamment en dépassant la Renault d’Alain Prost (poleman) que Michele Alboreto, sur Tyrrell-Ford, remporta son premier succès (sur 5).
Pour autant des 27 engagés sur la ligne de départ le 25 septembre 1982, seuls 13 pilotes furent à l’arrivée après une avalanche de casses moteur, de ruptures de suspension et quelques sorties de piste comme la F1 nous en offrait autrefois. Idem en 1981 (sur 24 départs). Lors de cette première édition, il fut rapporté que Keke Rosberg, bien qu’officiellement champion du monde à l’issue de la course, eut besoin de nombreuses minutes pour se remettre de l’effort.
La forte chaleur a influé sur la course et dissuadé de nombreux spectateurs. Il fut constaté à Las Vegas la plus faible affluence du championnat 1982 avec environ 30 000 spectateurs.
La F1 de retour au Caesars Palace ?
Si Bernie Ecclestone rêve de Las Vegas au détriment de Monza, le retour éventuel de la Formule 1 dans le Nevada ne se tiendrait certainement pas sur un circuit temporaire au pied du Caesars Palace. Du moins, peut-on l’espérer ! Sur un tel tracé, la F1 d’aujourd’hui ne pourrait offrir qu’un spectacle (très) ennuyeux. Néanmoins, le Las Vegas Speedway n’est pas une option préférable : Un D-Ovale de 2 414 mètres (pouvant certes accueillir 156 000 spectateurs) comprenant une partie sinueuse en son sein. Peut-être que dans l’esprit du grand argentier de la F1, ce serait plus spectaculaire de faire passer la course sur le Strip…