Dans de nombreux pays, il est possible (moyennant finances) de personnaliser la plaque d’immatriculation de sa voiture. Et si on s’y mettait en France ?
La plupart des pays du Golfe, les États-Unis, l’Angleterre et même la Belgique… tous ces pays ont en commun d’autoriser les plaques d’immatriculation personnalisées. Le principe commun est de permettre à l’immatriculation du véhicule de choisir les chiffres et les lettres qui identifieront le véhicule, pourquoi pas en formant un message plus ou moins amusant. À ce service personnalisé est joint une facture. La personnalisation de la plaque d’immatriculation à un coût. Il peut être incroyablement élevé ou plus abordable. Tout dépend de quoi on parle.
Rendre de la liberté et faire entrer de l’argent
Bien-sûr, dans les pays où il y a cette liberté, on ne peut pas faire écrire n’importe quoi sur sa plaque d’immatriculation. La plaque doit tenir compte du graphisme en vigueur dans l’état et ne pas porter de message insultant ou obscène, d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi, il y a quelques semaines, l’Autriche a décidé d’interdire les plaques qui reprennent des combinaisons ou des codes comme NSDAP, SS, 18 ou 88… autant de références au nazisme et à Adolf Hitler.
À côté de ces faits rares, les États ont trouvé un moyen de générer des recettes fiscales supplémentaires tout en recevant le consentement de contribuables. En Angleterre, la personnalisation d’une plaque d’immatriculation démarre à 80£ (environ 100€). 50€ au Luxembourg. Mis en place en avril 2014 au tarif de 1 000€, la Belgique avait enregistré un millier de demandes en une semaine ! En 6 mois, cette petite liberté a rapporté 5 millions d’euros à l’état belge.
Des plaques mises aux enchères !
Avec les plaques d’immatriculation personnalisées est apparue une course entre personnes richissimes. On a par exemple appris en début de semaine qu’un homme d’affaire avait déboursé l’équivalent de 4,3 millions d’euros pour acquérir à Abu Dabi la plaque d’immatriculation « 1 » qu’il posera sur sa Pagani Huayra. En 2008, Afzal Kahn était parvenu à obtenir des autorités britanniques le droit de rouler avec la plaque « F1 » après avoir déboursé quelques 550 000€. Ayant refusé une offre de 6 millions de Livres en 2013 pour se faire racheter cette plaque, il aurait depuis mis sa plaque en vente pour l’équivalent de 12 millions d’euros !
Pourquoi ne le fait-on pas en France ?
En France, choisir sa plaque d’immatriculation demeure impossible à moins d’avoir dans ses amis proches un haut fonctionnaire au service des cartes grises. On voyait bien, voilà quelques années, qu’une personne circulant dans une voiture avec un nombre de gauche inférieur à 20 avait des amis à la Préfecture (et même au-dessus).
Les arguments avancés pour maintenir le statut-quo sont la lutte contre la falsification… Devant respecter de façon stricte la couleur et la forme, les seules petites libertés offertes à nos plaques d’immatriculation sont la matière (Plexiglas ou fibre de carbone) et le choix du département sur la partie bleue, à droite, qui a permis à beaucoup de Parisiens de se faire passer pour Corses, sous-entendu « viens pas chercher les problèmes ».
Pourtant, il apparait qu’encadrer la libéralisation des plaques d’immatriculation en France a de nombreux avantages en générant des recettes fiscales en plus d’envoyer un message aux automobilistes qui se sentiraient un peu plus considérés même si une toute petite minorité de nos concitoyens y aurait recours. Il semble que chez nos voisins les radars automatiques fonctionnent tout aussi bien.