À l’occasion d’Halloween, constatons que l’automobile est un monde privilégié pour les légendes urbaines.
C’est quoi une légende urbaine ? Ce sont des histoires tragiques que l’on se raconte bouche à oreille, de mail à mail, de tweet à tweet. On jure que c’est arrivé, qu’on connait quelqu’un qui connait quelqu’un à qui c’est arrivé à son cousin. Sauf que c’est faux. Les légendes urbaines entretiennent des mythes ou des rumeurs effrayantes pour une bonne et simple raison : Nous aimons nous faire peur en profitant d’une naïveté façonnée par l’ensemble des faits divers qui arrivent, eux, vraiment.
La dame blanche
C’est certainement la première légende urbaine à laquelle nous avons eu affaire étant petits. Je ne sais pas vous, mais elle faisait fureur dans les colonies de vacances que j’ai fréquenté ! Le hic, c’est qu’il y a presque autant de versions de la dame blanche que de personnes qui racontent. Même BMW y est allé de son interprétation ! Nous avons par exemple, l’auto-stoppeuse qui monte en voiture, hurle avant un virage avant de se volatiliser et d’apprendre un peu plus tard qu’une jeune femme s’est tuée dans ce virage il y a des années. Une autre annonce une mort prochaine. Une dernière consistera à vous emprunter un vêtement que vous retrouverez sur la tombe de la jeune femme. Une variété de versions qui s’explique par le fort ancrage de cette légende en Europe (où des récits semblables remontent au XVIIIe siècle) comme aux USA où la légende de Resurrection Mary hanta les automobilistes de Chicago dès les années 30.
La voiture qui roule sans phares
Peut-être la plus connue ! Dans la nuit, une voiture se présente en face de vous, sans feux. Vous lui faîtes un appel de phares pour lui signaler l’oubli sauf que le véhicule fait demi-tour, vous traque, jusqu’à provoquer un accident mortel ou que le ou les occupants vous trucide(nt).
Solidement ancrée en Amérique du nord, cette légende urbaine a été mondialement popularisée dans le film « Souviens-toi l’été dernier ». Au tournant des années 2000, une chaine de mails appelait à la vigilance de la part d’un pseudo policier. La légende a fait l’objet d’un fact-checking à plusieurs reprises… Et rien de ce genre n’est réellement arrivé.
Le tueur sur la banquette arrière
La nuit semble infini en cette mi-novembre et tous ces kilomètres ont été inutiles pour Jeanne qui n’a pas obtenu la commande espérée. Peu importe, elle rentre machinalement chez elle. Mais alors que la somnolence gagne, elle fait un arrêt. Une station-service fera parfaitement l’affaire. Étonnement, un pompiste veille tard et lui propose de faire le plein. Physiquement peu séduisant et refoulant une forte odeur d’huile de vidange et de gasoil, il lui propose néanmoins de prendre un café dans sa loge. Sans trop réfléchir, la jeune femme accepte et alors qu’elle hésite à goûter son jus de chaussette, le pompiste lui murmure qu’un homme est caché derrière son siège et qu’il a vu ce qui ressemble à un hache. Choquée par ce qu’elle juge comme une manoeuvre de drague absurde, Jeanne repose le café et s’en va reprendre la route. Ce n’est que quelques kilomètres plus tard qu’elle se retournera… À ce jour, les services de police n’ont pas encore retrouvé tous les morceaux de Jeanne.
Là aussi, le fact-checking est passé par là alors que cette histoire remonte aux années 60. Si l’on retrouve une scène du genre dans le film « Urban Legend » (illustration), aucune affaire similaire n’a été signalée. On doute bien que de nos jours s’infiltrer dans une voiture verrouillée électriquement est plus compliqué qu’autrefois. Au moins, les personnes ayant eu vent de cette histoire regarderont derrière leur siège avant de démarrer pendant quelques temps !