À l’occasion d’un rendez-vous de collectionneurs de Dacia, Ovidiu Magureanu a exposé la Dacia du dictateur communiste Nicolae Ceausescu.
Quelle est la place d’une voiture d’un ancien dictateur ? Une question aussi épineuse (si l’on réfléchit un peu) que futile. En Roumanie, la dictature communiste débutée par Nicolae Ceausescu en 1965 a pris fin le 25 décembre 1989 lorsqu’il fut fusillé, en compagnie de sa femme Elena, à la conclusion d’un procès d’à peine une heure. Durant les 24 ans de sa domination communiste inspirée par la révolution culturelle chinoise, il arriva à Ceausescu de se déplacer en Dacia. Le constructeur roumain était célébré pour son 45ème anniversaire, il y a quelques jours à Brasov. Lors de ce rassemblement, Ovidiu Magureanu exhiba la Dacia du couple Ceausescu dont il est aujourd’hui le protecteur.
Une Renault 12 de Camarade.
Fabriquée en 1981, cette Dacia 2000 frappe par sa ressemblance à la Renault 12. N’y voyez pas de l’espionnage mais la signature d’un contrat avec la régie Renault pour la fabrication de Renault 12 à Pitesti dès 1966 (jusqu’en 1982) et qui furent rebadgées Dacia 1100 et 1300. Nom du constructeur roumain, Dacia est une référence à la Dacie, nom antique de la Roumanie. La Camarade(Dacia 2000) était un modèle réservé aux hauts dignitaires du régime.
Sous le capot, on retrouve un antique (mais honorable) moteur 2,2l délivrant jusqu’à 115 chevaux et capable de flirter avec les 180 km/h. Un avion de chasse pour ce pays et cette époque ! Pour le confort du « Génie des Carpates », que dis-je, le « Danube de la pensée », cette Dacia 2000 disposait d’une boîte automatique, de la climatisation, de vitres électriques et même d’un régulateur de vitesse. Pratique pour passer en revue les troupes à allure constante !
En vente sur Internet !
Et Ovidiu Magureanu, ce propriétaire de 34 ans ? Au journal roumain Adevarul. Il y explique que sa passion pour les anciennes remonte à son enfance. Lorsqu’il allait trainer dans le garage de son voisin, le chauffeur personnel de Nicolae Ceausescu. C’est bien des années plus tard qu’il est tombé, par hasard, sur la Dacia du dictateur sur internet. Ni une, ni deux, il l’a acheté sans que son ancien propriétaire ne sache vraiment quelle est la nature de cette auto. Très polluante, la Camarade lui coûte 180 euros de taxes, chaque année, lui imposant de la remiser au garage. Pour le quotidien, Ovidiu Magureanu préfère sa Golf !
Avec Adevarul, via AutoEvolution.