Le 30 septembre nous commémorions les 60 ans de la tragique disparition de James Dean au volant de sa Porsche 550 Spyder. Surnommée « Little Bastard », cette voiture nourrit une étrange superstition.
Si vous êtes amateur d’énigmes non résolues ou encore des films du genre « Destination Finale », le folklore entourant la Porsche 550 Spyder de James Dean ne peut que vous intéresser ! C’est en effet au volant de ce roadster qu’il se tua le 30 septembre 1955 en percutant une Ford Custom Tudor alors qu’il se rendait sur le circuit de Salinas pour y disputer une course. À 24 ans, le héros de « La Fureur de Vivre » laissait orpheline toute une génération qui voyait en lui l’expression d’une adolescence rebelle.
Malédiction
Le destin tragique de James Dean a nourri de nombreuses superstitions et rumeurs. La plus connue est une malédiction proférée par l’actrice de films d’horreur Maila Nurmi, humiliée devant la presse par James Dean qui ne reconnaissait pas une éventuelle liaison. De passage sur le tournage du film « La Fureur de Vivre », l’actrice réputée adepte des cultes sataniques aurait proféré une malédiction sur James Dean, sa voiture et tout qui s’y trouveraient à bord. Pour autant, la véracité des faits n’est pas établi. Ce qu’il l’est par contre c’est qu’Ursula Andress refusa de monter dans la 550 Spyder de James Dean tandis que d’autres acteurs du film sont morts jeunes et dans des circonstances tragiques. Citons Nathalie Wood (Judy) qui, officiellement, se noya à l’âge de 43 ans avec 1,4 g/l d’alcool par litre de sang et de nombreuses contusions ou Salvatore Mineo (Platon) assassiné dans son domicile à l’âge de 37 ans. Pour autant Dennis Hopper (Goon) est toujours parmi nous !
La voiture
Avec son 4 cylindres à plat de 1,5l développant jusqu’à 110 chevaux pour un poids de seulement 640 kg, la Porsche 550 Spyder était capable, selon le catalogue, d’atteindre les 210 km/h. Une véritable barquette de course, dangereuse selon celui qui lui a vendu, l’acteur Alec Guinness. Celui qui incarna en 1977 Obi-Wan Kenobi avait prévenu James Dean : « Ne la conduisez surtout pas ! Sinon vous serez mort jeudi prochain ».
Selon les versions, c’est à une vitesse entre 90 et 140 km/h qu’effectivement James Dean se tua une semaine plus tard, dans la localité de Cholame (Californie), en percutant la Ford d’un certain Donald Turnupseed qui a survécu à l’accident. Des policiers, témoins de la scène, ont raconté que les deux voitures se sont percutés de plein fouet, éjectant au passage le mécanicien de James Dean, Rolf Wutherich.
Cet accident de la route est d’une ironie dramatique. James Dean avait en effet reçu une amende pour excès de vitesse quelques kilomètres plus tôt. Dans son contrat pour le film qu’il venait de finir de tourner, « Géant », la conduite dangereuse et la course automobile lui étaient interdites. Enfin, il avait participé quelques semaines plus tôt à une campagne de la Prévention Routière…
La malédiction continue
Bien décidé à réaliser une belle opération financière, un certain Georges Barris rachète l’épave. Son objectif, revendre des morceaux et pièces détachées à prix fort et surfer sur la James Dean mania. C’est alors que cette Porsche 550 Spyder se remet à tuer. D’abord le chauffeur du camion de livraison qui se retrouva écrasé par l’épave après un dysfonctionnement du système de déchargement. Un médecin ainsi qu’un amateur de course auto qui achetèrent le moteur et la transmission eurent un accident ensemble, l’un percutant l’autre lors d’un rodéo à Pomona. Le premier est mort, l’autre s’est retrouvé en fauteuil roulant. Un autre eut un accident après avoir acheté les pneus, l’obligeant à plusieurs semaines d’hospitalisation.
Et ce n’est pas fini !
Outre son petit business macabre, Georges Barris donne l’autorisation à la California Highway Patrol d’exposer l’épave de la Porsche de James Dean dans le cadre d’une opération de prévention routière. Un incendie (non résolu, il va sans dire) ravagea l’entrepôt où elle fut stockée… Tout y brûla à l’exception de la 550 Spyder. Suspendue en hauteur, la carcasse laissa échapper le capot qui s’écrasa sur un adolescent de 15 ans. C’était un 30 septembre, anniversaire de la mort de James Dean.
Invitée à une exposition à Salinas, l’épave transportée par remorque frappa une nouvelle fois. Au terme d’un incident où personne ne fut blessé, la Porsche se détacha et écrasa le chauffeur du camion… Un accident qui se répéta une nouvelle fois en 1958 en route pour une exposition à la Nouvelle Orléans. Lors de cette même exposition, l’épave se décrocha une nouvelle fois, tombant en 11 morceaux, pour une fois sans faire de blessé.
Disparition
On serait à moins lassé par autant de tragédies. Si bien que Georges Barris décida en 1960 de faire disparaître une épave qui a tué à 6 reprises (sans compter les blessés). Expédiée au recyclage, non loin de Miami, la Porsche 550 Spyder n’y arriva jamais. La légende raconte que le camion arriva à vide bien que les joints d’expéditions semblaient intacts.
Emmurée dans un immeuble ?
Depuis 1960, l’épave de la Porsche de James Dean est introuvable, cultivant ainsi le culte de la malédiction. Loin d’être résignés, les dirigeants du Volo Auto Museum (Illinois) offrent une récompense d’un million de dollars (environ 900 000 euros) à quiconque aurait des informations sur la localisation de l’épave. Le hasard fait bien les choses puisqu’à l’approche des 60 ans de la mort de James Dean, un homme s’est présenté comme sachant où demeure la carcasse.
D’après le directeur du musée, Brian Grams, l’histoire de cet homme est « la piste la plus crédible à ce jour » puisque contrôlée par un polygraphe (le fameux détecteur de mensonge !). L’homme se rappellerait qu’à l’âge de 6 ans, il avait accompagné son père cacher la Porsche en l’emmurant dans un immeuble dans le conté de Whatcom, dans l’état de Washington, au nord-ouest du pays, complètement à l’opposé de Miami !
D’après Jalopnik, qui a fait remonter cette étrange histoire, l’homme se monterait particulièrement prudent, exigeant un document officiel lui garantissant son million de dollars. Peut-être connaitrons-nous ainsi l’épilogue d’une auto que James Dean surnomma Little Bastard, formule peinte sur le capot moteur.