Année après année, la part de marché des voitures à boîte automatique progresse. Au point de faire disparaitre la boîte manuelle sur certains segments (les plus sportifs). Et si l’on a tous plus ou moins d’affinité avec l’une ou l’autre, tâchons d’objectivement dresser la liste des avantages et des inconvénients.
Depuis 2016, il est possible de passer son permis de conduire automatique. Comprenez que ce permis boîte auto ne demande qu’un minimum de 13 heures de leçons de conduite contre les 20 réglementaires pour dompter le point de patinage (entre autre). Une formation dans l’air du temps, moins coûteuse en théorie mais qui limite ceux qui la possède aux seules boîtes auto. Si la BVA est de plus en plus répandue, la BVM reste majoritaire dans le pays. Assez largement d’ailleurs, 70% des voitures neuves immatriculées en 2017 selon le CCFA. Cependant, le marché est clairement orienté vers la progression de la boîte auto. Jusqu’à faire disparaitre la pédale d’embrayage ? Pas si sûr, nous sommes encore loin des USA ou du Japon, pays qui roulent à 95% en boîte auto.
Les Français ont longtemps boudé la boîte automatique
La popularité de la BVA est assez récente. En 2010, elle représentait 9% des immatriculations. 3% en 1995. Longtemps, nous avons préféré la boîte manuelle, sa pédale d’embrayage et monter les rapports. Du reste les constructeurs ne juraient que par la BVM et l’on avait tous une bonne raison de la préférer à la BVA jugée alors lente, lourde, les à-coups, pas fiable, onéreuse à l’entretien…Parfois tout cela à la fois en plus d’une surconsommation avérée. Sur le papier en tout cas.
Pourquoi choisir une boîte automatique ?
Qu’elle s’appelle EDC, DSG, CVT ou même PDK, la BVA ne surconsomme plus autant qu’autrefois. Surtout, elle permet de mieux maintenir ses deux mains sur le volant tout en offrant une conduite plus souple (à priori). En cas d’embouteillages, pas de fatigue inutile avec l’embrayage. Aussi, elle promet davantage de couple. Par ailleurs, étant donné qu’elle reste minoritaire, la BVA est un argument qui préserve la valeur de votre auto dans l’optique de sa revente par rapport au même modèle en BVM (aussi parce qu’elle est plus cher à l’achat).
Les désavantages de la BVA
Sur le papier, une boîte automatique est censée consommer davantage qu’une boîte manuelle, surtout en ville. Cela vaut aussi avec un style de conduite équivalent. Avec une BVM, on a tendance à monter les rapports à un régime plus élevé créant davantage de consommation qu’avec une BVA. Aussi, une boîte automatique est globalement plus complexe et demande davantage de soin et de temps dans son entretien ou ses réparations et donc coûte plus cher.
Notez également qu’en l’absence de fonction manuelle type palettes au volant, une BVA empêche de bénéficier d’un frein moteur supposant ainsi une usure prématurée des freins.
Les avantages de la boîte manuelle
Que reste-t-il à la boîte manuelle ? Beaucoup de choses à-vrai-dire ! Tout d’abord, elle est moins chère qu’une boîte auto sur un même modèle. Elle demande aussi moins de frais pour son entretien comme sa réparation. À niveau de changement de rapport équivalent, elle doit vous permettre de moins consommer. Il reste également la notion subjective du plaisir de passer les rapports sur une route sinueuse ou juste à la sortie du péage. Pour autant, les constructeurs les plus sportifs généralisent la BVA réputée plus fiable sur leurs modèles. La BVM sur une sportive devient rare, très rare.
Les inconvénients avec une BVM
Outre la nécessité d’être patient pour la maitriser complétement, le seul véritable désavantage de la boîte manuelle réside dans la lassitude de devoir passer les rapports et d’appuyer et relâcher la pédale d’embrayage en centre-ville et pire encore dans les embouteillages.
Le progrès est en marche
Qu’est-ce qui a changé alors pour qu’en moins d’une décennie la BVA devienne la référence, du moins dans les discutions ? Il y a tout le contexte. Les embouteillages et ras-le-bol de jouer de l’embrayage conjugués à la chasse à la vitesse mais aussi la plus importante part des femmes dans les décisions d’achat avec des problématiques souvent opposée aux hommes. Cela semble un peu cliché mais l’ensemble des études confirment cela. Dans les années 2000 et 2010, la voiture est devenue un moyen de transport pour toute la famille qui doit être fiable, économique, avec 2 à 3 conducteurs. C’est dans ce contexte qu’une nouvelle boîte automatique est arrivée. L’invention de l’équipementier Borg Warner pour le compte du groupe Volkswagen : La boîte robotisée à double embrayage DSG permettant aux Volkswagen, Seat et Skoda de bénéficier d’une transmission plus légère, avec des passages de rapport sans perte de couple et dans l’instant. Moins chère aussi. Cette boîte DSG a convaincu les clients mais aussi les concurrents de VW de Renault à BMW. De Nissan à Fiat en passant Ford. Pour autant, d’autres BVA existent : Robotisée à simple ou double embrayage, Train épicycloïdal (Toyota hybrides), variation continue (CVT Honda) ou tout simplement traditionnelle avec un convertisseur de couple assortie d’un embrayage de pontage censé limiter le patinage.
La boîte méca est-elle vouée à disparaitre alors ?
Pas dans la décennie à venir ! Tout d’abord parce que les flottes des entreprises et les loueurs sont encore très largement en BVM pour des raisons de coûts. Aussi parce que l’argument économique en faveur de la boîte manuelle reste fort chez les particuliers. Plus que le changement d’habitudes des automobilistes, c’est la démocratisation des modèles hybrides et surtout électriques qui devraient aider la BVA à asseoir sa domination sur la BVM avant, qui sait, la généralisation des voitures autonomes où là, évidemment, il ne sera plus question de passer les rapports par ses propres moyens. Ni même tenir le volant ou de toucher les pédales…