En cherchant rapidement sur internet, on trouve des dizaines d’articles et histoires de dos d’âne illégaux, de motards et d’automobilistes en colère. Mais au fait, quelles règles régissent les fameux gendarmes couchés ?
C’est un fait divers savoureux relevé par Nice Matin et qui n’a pas manqué de faire le tour du web. Le propriétaire d’une Ferrari a obtenu que la mairie de Roquebrune-sur-Argens (Var) lui rembourse les réparations de son bolide italien qui a raclé un dos d’âne jugé trop haut. 2 000 euros ainsi que les frais de l’huissier qui a officié à afin constater l’illégalité du dispositif censé faire ralentir les automobilistes. Illégal ce dos d’âne ?Mais alors c’est quoi un dos d’âne qui respecte la loi ?
Depuis des années, plusieurs études plus ou moins indépendantes ont assuré qu’au bas mot un tiers des dos d’âne de France sont illégaux. Quelle est donc la réglementation en vigueur ? D’après le décret n°94-447 du 27 mai 1994 et la certification associée, un dos d’âne doit nécessairement se situer dans une zone limitée à 30 km/h, mesurer 4 mètres de long et (surtout) ne pas dépasser les 10 centimètres de haut pour la version pourvue d’un passage piéton et accessoirement se situer dans une zone où le trafic est supérieur à 3 000 véhicules par jour (en moyenne annuelle). A la lecture de ces considérations, il apparait évident que de nombreux dos d’âne de France ne respectent pas ces règles, pire ils raclent de manière inéxorable le bas des véhicules les plus proches du sol, comme une Ferrari, bien que franchissant l’obstacle à 30 km/h ou moins.
Les dos d’âne sont-ils adaptés au parc automobile actuel ?
Certes, les constructeurs de voitures sportives proposent régulièrement de pouvoir modifier la hauteur des suspensions sur simple pression d’un bouton afin de franchir les dos d’âne sans encombre. En théorie du moins. Toujours est-il que la législation de 1994 et les ralentisseurs de manière générale ne sont plus adaptés au parc automobile de 2017. En effet, les voitures sportives sont toujours plus proches du sol et peuvent racler le gendarme couché bien que respectant la vitesse limite. A l’inverse, avec la popularisation des SUV, de plus en plus de véhicules ralentissent de moins en moins à l’approche d’un dos d’âne puisque la garde au sol de ces voitures le permet. Il semble évident que la solution n’est pas d’augmenter la hauteur des ralentisseurs afin de faire ralentir certains au détriment des pare-chocs des autres.
Le dos d’âne nous apparait plus que jamais en 2017 comme archaïque. Que proposer à la place ? Concentrer les dos d’âne (légaux) à l’approche de zones stratégiques (comme les écoles) et privilégier par ailleurs des dispositifs d’illusion d’optique comme les passages piétons en 3D. Nous vous en avons parlé il y a peu avec une petite ville d’Islande. En France, la ville de Cysoing (Nord) le teste depuis octobre.