La question n’est pas tant de savoir si la voiture est le prolongement de la virilité de son conducteur mais d’identifier de quel genre est l’automobile.
On dit bien LA voiture en français et « La macchina » en italien. En allemand, le genre est neutre avec « das auto » tandis qu’en espagnol le genre est masculin avec « el coche ». Autant dire que si l’on se pose la question du sexe des voitures entre voisins européens, on n’est pas prêt d’arriver à un point d’entente.
En français comme en italien, il y a ainsi un étonnant paradoxe qui veut qu’un objet au déterminent féminin soit le prolongement de la virilité des hommes. Un fier chevalier sur sa monture ? C’est un peu plus compliqué que cela.
Question de taille ?
Discuter du sexe des voitures revient-il à débattre du sexe des anges ? Il y a de l’idée ! Pour autant, le marketing nous aiguille en déterminant que sont de sexe féminin LA Fiat 500, LA MINI Cooper, LA Smart Forfour tandis que LE Hummer, LE Porsche Cayenne et LE Renault Espace revendiquent fièrement leurs chromosomes XY… C’est gros donc c’est masculin ? Pas si sûr… UN Audi TT, UNE BMW Serie 7 et que dire que de la confusion générale avec la série spéciale Peugeot 208 XY ! On pourrait ainsi croire que le sexe d’une voiture se définit en brainstorming à partir de la clientèle ciblée. À bien y regarder, dans la mesure du possible, les constructeurs et leurs communicants préfèrent surtout assurer la promotion d’un véhicule à forte personnalité mais sans faire référence outre mesure au genre.
Des êtres humains ?
La question se pose presque à chaque nouveau modèle présenté par un constructeur. Dois-je employer le féminin ou le masculin pour en parler ? Et le moins que l’on pousse dire c’est qu’on n’est pas aidé ! Très globalement, les constructeurs tournent leurs phares pour éviter d’avoir à choisir entre LE et LA tout en donnant vie à la nouveauté avec l’ensemble marque + modèle = nom + prénom. Bien souvent, c’est le modèle qui est le sujet dans la phrase en tant que personne comme si Clio était Martine ou Martin. Par exemple, la fameuse publicité Renault French Touch avec Bob Sinclar avec « Renault Clio » et « Renault Scénic ».
Audi a la chance de pouvoir employer le L apostrophe permettant de nous maintenir dans le doute tandis que Mazda assume pleinement de parler aussi bien de LA Mazda 2 que DU Mazda CX-5. Finalement, si deux ou trois règles communes semblent s’appliquer en terme de communication (avec exception sinon ça ne serait pas drôle), il apparait que c’est au client potentiel de décider si sa prochaine voiture sera LA nouvelle Scénic ou LE nouveau Scénic. Et ce n’est pas plus mal !