Jaguar poursuit le déploiement de son offre SUV. Après le F-Pace, voici le E-Pace. Une version plus compacte et située en entrée de gamme qui devra en faire la star des ventes de la marque anglaise.
Disons-le tout de suite, le Jaguar E-Pace est présenté comme un concurrent de l’Audi Q3 et prochainement du BMW X2. Si le Bavarois demande encore une rencontre, je trouve la comparaison avec le Q3 erroné. Le dernier né des SUV Jaguar mesure 4,40 mètres de long, pour 1,90 mètre de large (hors rétroviseurs) et 1,65 de haut. Il est foncièrement plus imposant que le Q3 et même s’agissant de la hauteur et de la largeur, il boxe plutôt dans la catégorie du Q5. Idem pour le volume du coffre : à partir de 460 litres pour le Q3. 577 pour le E-Pace. Enfin, les tarifs : Le Q3 démarre à 30 930 euros quand l’Anglais demande au bas mot 35 700 euros, soit près de 5 000 euros de plus.
Pour être honnête avec vous, je n’étais pas hyper emballé par le E-Pace lorsque Jaguar l’a présenté. Cet à priori s’est poursuivi lorsque Jaguar France a fait la tournée des concessions l’automne dernier avec une version ultra-équipée de presque 80 000 euros alors qu’on nous parlait de la plus accessible des Jaguar ! Ainsi, la rencontre avec le E-Pace que m’a prêté Jaguar Paris 19 ne s’annonçait pas pour le mieux. En tout cas pour le SUV anglais. Néanmoins j’ai changé d’avis en tout rationalité.
Dans ce costume Santorini Black métallisé, le style premium est au rendez-vous sans pour autant en mettre trop plein les yeux. Le tour du véhicule laisse apparaître un gabarit compact et sportif à la fois grâce à une fusion des écoles de style entre le Range Rover Evoque et la F-Type. Peut-être que Jaguar en a fait un peu trop sur la surface de grilles d’aération… Proposé à 59 990 euros, ce véhicule d’essai qui n’affichait alors que 149 km au compteur est une série spéciale Premiere Edition avec notamment 10 hauts parleurs, l’AFIL, l’Aide au freinage d’urgence, l’airbag piéton, l’appel d’urgence localisé. Soulignons aussi les ouïes latérales en fibre de carbone, l’antenne aileron de requin plutôt imposante derrière un toit vitré panoramique du plus bel effet pour un véhicule bénéficiant par ailleurs des attributs R-Dynamic.
100 km en E-Pace
Le tour du véhicule étant fait, prenons le volant de cette voiture pas idéalement taillée pour les rues du 19e arrondissement de Paris. Pour autant, en prenant l’avenue Mathurin Moreau, je constate une prise en main rapide et un gabarit vite assimilé. Comme souvent avec un SUV, les radars jouent un rôle de garde-fou mais permettent aussi d’être rapidement en confiance tandis que les gens ne remarquent que mon auto. Détail qui me tient à cœur, le jumelage avec mon téléphone s’est fait en un clin d’œil… Ce qui n’a pas toujours été le cas avec Jaguar. Ma monture est animée par le moteur diesel 4 cylindres Ingenium 2,0l délivrant jusqu’à 180 chevaux (et 430 Nm) via une boîte 8 Speed Automatique aux 4 roues. Ce qui a largement suffit à escalader les buttes Chaumont, le tout avec une sonorité plutôt agréable.
L’ergonomie du conducteur est plutôt bien vu. On apprécie forcément la position de conduite surélevée et le toucher du volant. Mon genou droit, lui, n’apprécie pas vraiment de frotter le bas de la console de bord. J’aime tout particulièrement le levier de vitesse façon joystick ainsi que la plaque d’aluminium faisant office de support. Un peu moins certains plastiques. Sur un coin de cette plaque d’alu, le sélecteur de mode de conduite est placé avec un charme discret. Dans la droite lignée de ce que propose JLR, le système multimédia est sophistiqué même s’il pourrait être un peu plus facile à manier, notamment s’agissant de la navigation. Je suppose que cela rentre dans l’ordre avec les mois, les années et les kilomètres. En prenant la direction des Yvelines via le boulevard périphérique, l’A13 puis la N184 je remarque que cet Anglais souffre de kilos superflus (1 831 kg à vide). Les 180 chevaux, le couple et la multitude d’aides à la conduite permettre de corriger en partie cela, notamment dans les virages. En ligne droite, la E-Pace est souverain. Un formidable compagnon de route pour longue escapade estivale (ou hivernale). Sur les routes autour de Conflans Sainte-Honorine (éventrées par le gel), le confort devient plus relatif. Je souligne néanmoins l’insonorisation du E-Pace. Secoué, oui, mais en silence s’il vous plaît !
Une belle habitabilité
Vous le constaterez sur la photo dans le diaporama, la banquette arrière n’incite pas à l’optimisme des plus grands passagers à première vue. En réalité, il s’agit d’un magnifique exemple de trompe l’œil. En faisant un peu plus attention, vous remarquerez que l’assise de la banquette vous met les fesses en contre-bas des genoux. Résultat, au lieu de venir frotter le siège de devant, vos genoux montent. C’est malin. Reste la verticalité de la partie supérieur de la banquette qui pourrait être un souci sur un long trajet. A vérifier.
Avec ses 577 litres (et jusqu’à 1 234), le volume du coffre est l’un des tous meilleurs de la catégorie faisant ainsi d’une expédition chez IKEA une formalité. D’autant qu’il est équipé de rampes qui permettent de prendre soin des chargements précieux et/ou fragiles comme la vaisselle de la belle maman, des œufs d’autruche ou la maquette réalisée par l’un de vos enfants. A l’issue de mes 100 km, l’ordinateur de bord affichait une consommation moyenne de 8,8l/100km (réservoir de 55 litres). C’est 3 litres au-dessus de l’homologation en cycle mixte mais cela reste tout à fait satisfaisant au regard d’un véhicule pas spécialement ménagé, qui plus est avec du chauffage enclenché presque de A à Z !
Qu’il s’agisse d’une personne ou d’une voiture, le charme vient aussi des petits défauts. L’E-Pace ne manque pas de charme en plus de ses nombreuses qualités. Nul doute que l’entrée de gamme Jaguar connaîtra une belle carrière.
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