F1 : Comment Jean Alesi n’a jamais gagné à Monza ?

S’il y a bien un grand prix qui symbolise la poisse de Jean Alesi durant sa carrière en F1, c’est bien celui d’Italie sur le tracé de Monza. Retour dans la Formule 1 des années 1990.

Peut-être vous souvenez-vous de comment les Guignols de l’Info faisaient rire la France avec Jean Alesi. « À fond, à fond, à fond… Logiquement, ça passait… puis gravier ».

Une caricature qui s’appuyait sur les nombreux abondons de l’Avignonais (parfois plus de 50% sur un championnat). Pourtant le pilote est sacrément rapide, un attaquant de classe et beaucoup le voyait succéder à Alain Prost. Sauf que Prost demeure le seul champion du monde de F1 français et semble promis à la rester pour encore un bon moment. La faute à des choix de carrière discutables, au manque de chance parfois mais surtout une victime du manque de fiabilité de la discipline alors.

Quand la fiabilité s’en mêle…

Dans les années 90, la Formule 1 n’avait rien de la fiabilité des monoplaces actuelles. Par ailleurs, les pilotes commettaient davantage d’erreurs sur des circuits moins sécurisés. Ainsi, sur 201 départs, Alesi cumule 43,28% d’abandon, huitième total le plus élevé dans la discipline. Pour autant, certains de ses collègues affichent des taux semblables, voire nettement supérieurs : 45,24% pour Gerhard Berger. 52,58% pour Michele Alboreto et même 71,15% pour Andrea De Cesaris, recordman absolu.

Le manque de fiabilité chez Ferrari

C’est certainement en 1993 que Jean Alesi et le grand public comprennent qu’une relation particulière est née entre le pilote français et le tracé italien. Très loin derrière l’intouchable Williams-Renault de Damon Hill, Jean Alesi termine deuxième en grignotant de manière inespérée une place plus haute sur le podium après l’abandon d’Alain Prost à 5 tours de l’arrivée. Un résultat enfin favorable à Monza après deux abandons en 1991 et 92.

C’est à Monza que Jean Alesi a certainement connu ses plus grandes déceptions tout en nourrissant d’immenses espoirs. Si l’Histoire retient qu’il gagna son seul Grand Prix en 1995 au Canada, de 1994 à 1997, il passa très proche du succès. C’est à Monza aussi qu’il signa les deux seules poles positions de sa carrière. À la place, Alesi doit contenter au mieux de la deuxième place, au pire d’un abandon parfois honteux. Ce fut le cas en 1994. Partie en tête, la Ferrari n°27 s’arrête pour faire le plein et changer ses gommes au 14eme tour. Sauf que le boîte de vitesse ne répond plus. DNF. Reste cette masterclass lors des qualifications.

En 1995, Jean Alesi peut légitiment croire en un coup du pouce du destin. Parti 5eme, il se retrouve en tête après les abandons de Coulthard, Hill et Schumacher. En tête jusqu’au 45e tour, il est une nouvelle fois trahi par la mécanique à 8 tours de l’arrivée. Le dernier des 14 abandons du jour.

Les problèmes techniques chez Benetton

En 1996, Jean Alesi et Michael Schumacher ont échangé leurs voitures. Une nouvelle fois en tête du grand prix de Monza après être parti 6e, le Français constate que sa Benetton souffre d’un manque de vitesse de pointe face à la Ferrari de Schumacher. Il terme 2e, comme en 1993, à 18 secondes de l’Allemand qui fait gagner Ferrari à Monza pour la première fois depuis 1988.

C’est en 1997 que Jean Alesi obtient sa deuxième pole. Après un bon départ, sa Benetton souffre de sous-virage. David Coulthard lui chipe la tête dans les stands. Malgré ses efforts, Alesi échoue une nouvelle fois à la deuxième place.

Comme démontré, le grand prix d’Italie symbolise parfaitement la carrière en F1 de Jean Alesi à son meilleur niveau. Souvent en situation très favorable, le Français n’est jamais parvenu à convertir ses nombreuses occasions. Au final de 1991 à 1997, le bilan d’Alesi à Monza est assez lunaire : 2 poles, 4 abandons et 3 deuxièmes places. Du reste, aucun Français n’a été depuis aussi proche de remporter la course à Monza. Pas même Romain Grosjean au meilleur de sa période Lotus. En 2019, la dernière victoire française à Monza fête ses 30 ans avec Alain Prost.

Rédacteur du blog

La rédaction autosphere

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