Le championnat du monde 2014 a pris fin hier à Abou Dabi, sacrant Lewis Hamilton pour la deuxième fois après 2008. De cet exercice 2014 restera l’incroyable domination de Mercedes. Mais pas seulement.
Lewis Hamilton, un magnifique Champion du Monde
Largement dominateur cette année, Lewis Hamilton a néanmoins dû attendre l’ultime rendez-vous de l’année pour se coiffer une seconde couronne mondiale après 2008. Avec 384 points inscrits, l’Anglais n’est qu’à 7 longueurs des 397 points de Sebastian Vettel en 2013, lui qui avait pourtant remporté les 9 dernières courses, 12 au total. La grande différence réside dans l’adversité qu’a connu Lewis Hamilton avec Nico Rosberg. Néanmoins, les chiffres globaux confirment la domination de Hamilton : 11 victoires contre 5, 16 podiums contre 15, 7 meilleurs tours contre 5 et 2 676 km en tête contre 2 247. Finalement l’Allemand n’a dominé l’Anglais qu’en qualifications réalisant à 11 reprises la pole position contre « seulement » 7.
Double champion du monde, Lewis Hamilton rejoint Fernando Alonso, Mika Hakkinen, Emerson Fittipaldi, Graham Hill, Jim Clark et Alberto Ascari. 2015 sera l’occasion de rejoindre notamment Niki Lauda et Ayrton Senna.
Avec 33 victoires depuis le début de sa carrière, Lewis Hamilton vient de dépasser Fernando Alonso, devenant ainsi le 5ème meilleur pilote de l’Histoire dans ce classement. Il est devancé par l’intouchable (?) Michael Schumacher et ses 91 victoires, Alain Prost (51 victoires), Ayrton Senna (41) et Sebastian Vettel (39).
La suprématie du V6 Turbo Hybride Mercedes
Le duel entre Nico Rosberg et Lewis Hamilton fut remarquable, mais il a aussi concrétisé l’écrasante domination du V6 Turbo Hybride Mercedes travaillé très en amont de cette année. 701 points au classement constructeurs, c’est un nouveau record. Red Bull (405 pts) et Williams (320 pts) sont loin. Finalement, c’est un autre chiffre qui impressionne ! En cumulant tous les points des écuries avec un moteur à l’étoile, (Mercedes AMG F1, Williams, McLaren et Force India) on obtient un cumul de 1 357 des 2 020 points distribués, soit 67%.
Les déceptions : Vettel, Ferrari et Lotus
Quadruple champion du Monde en titre, Sebastian Vettel a semblé baisser les bras très rapidement durant cet exercice 2014. L’Allemand n’est monté qu’à 4 reprises sur le podium. Néanmoins dans les points à 16 reprises, l’Allemand termine 5e au classement Pilotes, mais à 71 points de Daniel Ricciardo. Apparement blasé, l’Allemand tentera de rebondir en 2015 chez Ferrari.
Aucune victoire, ni pole position et seulement deux podiums, le championnat 2014 de Ferrari fut un calvaire menant à une vague de départs au sein de staff et finissant par celui de Fernando Alonso. Au-delà de la domination de Mercedes, le Power Unit Ferrari est moins puissant tandis que la Scuderia a échoué dans son pari aérodynamique. Avec Sebastian Vettel, 2015 sera une année 0 qui devra conduire Ferrari vers de nouveaux sommets. Ou pas.
Cumulant 618 points sur les deux derniers championnats, Lotus a tout perdu en 2014 : Les compétences et l’expérience avec Kimi Räikkönen, Éric Boullier ou encore Jamie Allison. Ajoutez le déficit de puissance du V6 Renault et vous obtenez 10 points au classement constructeurs. 2015 devrait être permettre à Romain Grosjean et Pastor Maldonado de regagner en compétitivité avec le Power Unit Mercedes.
Les surprises : Ricciardo et Williams
En signant chez Red Bull fin 2013, Daniel Ricciardo souffrait d’un léger manque de légitimité par rapport aux qualités de son équipier chez Toro Rosso, Jean-Éric Vergne. Mais alors que Sebastian Vettel sombrait, l’Australien a saisi sa chance en signant ses 3 premiers succès et nous gratifiant de quelques magnifiques dépassements. 3e du classement pilotes, l’Australien s’est affirmé par son talent tout en affichant un sourire indéboulonnable.
Propulsé par Mercedes, Williams a fait le chemin inverse de Lotus en passant du fond de la grille en 2013 (5 pts) à la lutte pour le podium en 2014 (320 pts). Seule écurie à avoir décroché une pole position hors Mercedes AMG (Massa en Autriche), il manque néanmoins une victoire pour valider ce bon exercice.
La stupeur
Promis à un bel avenir, possiblement chez Ferrari, Jules Bianchi ne reconduira jamais plus une Formule 1 après son accident au Suzuka. Après plus d’un mois de coma artificiel, le Français en est sorti et fut rapatrié chez lui, à Nice, la semaine dernière. 6 mois plus tôt, à Monaco, le Français avait offert les 2 premiers points de l’Histoire de Marussia en Formule 1 ainsi qu’à sa carrière. Aujourd’hui, l’avenir de l’écurie s’inscrit en pointillés.
À Silverstone, Kimi Raïkkönen s’est également fait une grosse frayeur. Nul doute que sa sortie de piste aurait été autrement plus dramatique il y a 15 ou 20 ans.
Le public boude
À la télévision, les audiences de la F1 sont toujours plus basses. La faute à un choix stratégique opéré par Bernie Ecclestone, celui de la vente des droits TV à des chaines payantes plutôt qu’aux chaines « hertziennes ». En France, il est logique de ressembler moins devant Canal + que sur TF1. Canal Plus a annoncé une moyenne 900 000 téléspectateurs par course en 2013. C’était trois fois moins sur TF1. Cette année et au niveau mondial, 450 millions de personnes étaient au rendez-vous de chaque Grand Prix. C’est 60 millions de moins qu’il y a seulement 3 ans.
Il faut dire que la transition au V6 Turbo Hybride ne s’est pas opérée sans critiques, de la part même des acteurs de la Formule 1 : pilotes, équipes et Bernie Ecclestone lui-même (déficit de puissance chez Renault, sonorité, nez, réglementation sur les consommations…). Pas étonnant alors si une partie du public entend cela et passe à autre chose.
Et vous, considérez-vous que ce championnat 2014 fut magnifique ? Surprenant ? Ennuyeux ?