Plus d’une Lamborghini sur deux produite lors du premier semestre 2019 n’est pas une supercar. Inquiétant ?
Les chiffres sont têtus. Sur le seul premier semestre 2019, Lamborghini a vendu très exactement 4 553 voitures, soit une hausse stratosphérique de 96% par rapport à la même période en 2018. En 2017, la firme de Sant’Agata Bolognese avait établi un nouveau record à 3 815 modèles même s’il convient de souligner que chaque année, depuis plus de 10 ans, Lamborghini améliore ses ventes.Pour résumer, le constructeur italien se porte très bien !
Dans le détail, de janvier à juin 2018, le constructeur italien a écoulé pas moins de 2 693 SUV Urus pour 1 211 Huracan et tout juste 649 Aventador. Ainsi, les supercars ne représentent désormais plus que 40,85% des Lamborghini vendues dans le monde. Un succès de plus à ajouter à la marche triomphale du SUV. Autrement dit, Lamborghini est désormais un constructeur de SUV de luxe qui produit accessoirement des supercars. Triste constat pour la marque qui a inventé le concept avec la Miura en 1966. La marque au taureau a-t-elle vendu son âme au diable ou peut-on considérer qu’elle aurait disparu sans l’Urus ? À vous de juger.
Immense concurrence
S’adapter au marché ou péricliter, telle est la maxime économique que chaque entreprise s’applique. Ainsi, Lamborghini n’a fait que suivre les désirs de clients. Ils veulent des véhicules imposants à l’extérieur, raffinés à l’intérieur et lourdement motorisés. De fait, Lamborghini avait présenté le concept d’un premier SUV de luxe dès 2012 à Pebble Beach… à l’occasion du fameux concours d’élégance. Le constructeur italien qui ne cesse depuis de nous rappeler que dès la fin des 80’s, il avait vu le marché émerger avec son LM 002, un véritable 4×4.
Sauf qu’au sein du groupe Volkswagen, Lamborghini n’a pas eu la main afin de mettre en production son SUV. Il a fallu patienter et attendre les lancements des nouveaux Audi Q7, Porsche Cayenne et Bentley Bentayga. L’Urus reprend le châssis du Q7 et le moteur V8 biturbo 4,0l commun à Porsche et Bentley développant pour l’occasion 650 chevaux. La concurrence non plus n’a pas attendu avec notamment le Maserati Levante, le Rolls-Royce Cullinan ainsi que les nombreux produits Volvo, Land Rover, BMW, Mercedes… Qu’importe, Lamborghini assure ne pas proposer n’importe quel SUV de luxe mais un SSUV, un Super Sports Utility Vehicle. Nuance !
Seul McLaren résiste à l’envie d’un SUV
Dans un segment de luxe qui reste très porteur, presque tous les constructeurs délaissent leurs amours de sportives racées et de GT pour du SUV. Aston Martin s’apprête à rejoindre la bataille avec un modèle nommé DBX, idem pour Lotus. Dans le plan de redéploiement d’Alpine, il est également précisé que la case SUV est cochée. Même Ferrari a confirmé son intérêt. Au final, le seul constructeur qui résiste encore à la mode du SUV est McLaren. Les Anglais de Woking pourront-ils prochainement se targuer d’être le dernier vrai constructeur exclusif de supercars en grande série ?