Les Présidents de la République aiment les voitures

De la DS 19 de Charles de Gaulle à la DS5 Hybride de François Hollande en passant par la 504 de VGE et la Velsatis de Nicolas Sarkozy, retour sur les voitures des Présidents de la Ve République.

Respectabilité et communication, les constructeurs français se livrent une lutte terrible à chaque élection présidentielle afin de devenir, l’espace d’un mandat, la marque de la voiture du chef de l’État. Une bataille dans laquelle Renault, Peugeot et Citroën ont tous gagné, tour à tour, mais Citroën un peu plus ! En effet, Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Jacques Chirac et François Hollande ont tous en commun d’avoir opté pour la marque aux chevrons. Charles de Gaulle était même très attaché à sa DS 19. Outre son caractère spacieux (le général mesurait 1,96m), cette DS19 participa à l’échec de l’attentat du Petit Clamart en 1962. Malgré les rafales de mitrailleuse (14 impacts relevés) et les deux pneus avant crevés, la DS19 parvint à s’échapper entre les mains de Francis Marroux, chauffeur émérite qui eut déjà d’excellents réflexes un an plus tôt lors de l’attentat de Pont-de-Seine. CDG ne quitta plus jamais cette voiture, véritable porte bonheur roulant !

Succédant à Charles de Gaulle en 1969, George Pompidou aurait certainement voulu conserver sa Porsche 356 comme voiture de fonction. Cela dit, à peine 25 ans après la fin de l’occupation, un chef de l’État en voiture allemande en aurait choqué plus d’un même si l’heure était à la construction européenne. Et puis une Porsche 356, ce n’est pas très pratique pour saluer la foule ! Ainsi se lance véritablement la tradition d’un Président de la République en voiture française.

À ceci près que cette Citroën SM est largement remaniée et allongée par le carrossier Henri Chapron : Une décapotable aux lignes fuselées avec sellerie en cuir naturel et strapontin d’interprète tandis que sa transmission bénéficiait d’un rapport spécifique pour rouler au pas. Son inauguration eut lieu le 15 mai 1972 à l’occasion de la visite d’Elisabeth II et du prince Philip. En 1982, François Mitterand accueillit également la reine d’Angleterre avec cette SM présidentielle. Deux modèles furent assemblés, il parait qu’ils font toujours parti du parc de l’Élysée.

En 1974, Valéry Giscart d’Estaing ne renie pas les Citroën du palais, mais est régulièrement photographié avec une Peugeot 604 gris fumée et boîte automatique, notamment lorsqu’il se rendait dîner ou déjeuner chez les gens afin de « regarder la France au fond des yeux ».

François Mitterrand imposa la Renault 30, puis 25 comme voiture officielle. Ce sera à bord de la Safrane qu’il acheva son second mandat. Président cachotier, François Mitterrand effectuait ses déplacements privés à bord de Citroën CX, puis XM. Néanmoins, François Mitterrand se balada également au volant de la Super 5.

Jacques Chirac dirigea également la France durant deux mandats. Poursuivi dans les rues de Paris par les journalistes lors de son élection en 1995 dans sa Citroën CX D’abord, il réutilisa les SM de Pompidou. Au tournant des années 2000, Chirac opta pour de la modernité avec une 607, notamment le soir de sa ré-élection en 2002. Il termina son quinquennat en C6.

Nicolas Sarkozy utilisa également la Citroën C6 de Jacques Chirac, surtout à la fin de son mandat. Mais initialement, en 2002, son choix s’était porté sur une Renault Vel Satis blindé, tandis que les défilés se faisaient en Peugeot 607 Paladine (allongée et décapotable en partie).

Enfin depuis 2012, François Hollande a fait renouer la présidence de la République avec Citroën grâce à la DS5 Hybride. Celle-là même par la quelle il se faufila par le toit ouvrant afin de saluer la foule sur les Champs-Élysée, sous la pluie, lors de son investiture.