Fin de carrière pour le pick-up en France ?

Montré du doigt par le législateur, le pick-up est passé de mode en France comme en Europe. Au point que certains modèles disparaissent. Autopsie.

Fiscalité et obligation de réduire les émissions de CO2

Le contexte est particulièrement lourd pour le pick-up en France (comme en Europe). Ces véhicules lourds et énergivores ne fonctionnent qu’au gazole et sont des cibles parfaites pour les chasseurs de CO2. Cela a commencé par la fiscalité. Depuis le 1er janvier 2019, la TVS s’applique sur les pick-up à double-cabine (4 portes et 5 places). C’est-à-dire que l’entreprise qui utilise un pick-up dans sa flotte est sujette à une taxation annuelle par gramme de CO2.

Selon le barème en vigueur en France depuis le 1er janvier 2018, comptez 19,50€ pour chacun des 192 grammes émis par la motorisation la plus vertueuse (pour ainsi dire) du Mercedes Classe X. Soit 3 744€ par an. S’ajoute un malus à l’achat de désormais 20 000€ depuis le 1er janvier 2020. Oui en l’espace d’un an, des véhicules qui n’étaient pas concernés par la TVS ni le malus le sont désormais. De très rares exceptions demeurent. Par exemple pour les véhicules utilisés par les personnels des domaines skiables. Pour rappel, la Taxe sur les Véhicules de Société ne s’applique pas aux pick-up simple cabine, pour 2 ou 3 passagers.

Le Classe X, trop Renault-Nissan et pas assez Mercedes

Si le segment pick-up souffre aussi, c’est parce qu’en très peu d’années, il est devenu très concurrentiel. Et pas toujours pour le mieux. Ainsi, Mercedes devrait mettre un terme à la carrière du Classe X d’ici la fin 2020. De quoi faire baisser la moyenne d’émissions de CO2 mais aussi tirer un trait sur un véhicule pas vraiment apprécié. Il faut dire que le pick-up à l’étoile est le fruit d’un coup de billard à trois bandes puisqu’il partage 90% de ses pièces avec les Renault Alaskan et Nissan Navara. Difficile alors de justifier des tarifs pouvant très facilement dépasser les 43 000€ (hors bonus de forcément de 20 000€) quand le Nissan Navara démarre à 31 810€ (hors bonus qui n’est pas systématiquement de 20 000€). Par ailleurs, il peut sembler incongru de se rouler dans la boue et les graviers en Mercedes. En un peu moins de 3 ans, seuls 15 300 Mercedes Classe X ont été vendus dans le monde.

L’échec cuisant du Renault Alaskan

Pour Renault, la carrière de l’Alaskan devait produire 80 à 100 000 ventes par an (dans le monde) et même 20 000 en France. Il faut dire qu’en 2017 le segment pick-up atteignait les 20 000 ventes chez nous avec des perspectives très optimistes. Depuis, la fiscalité a eu raison de cette Renault d’un genre nouveau qui était par ailleurs plus cher qu’un Nissan Navara de même niveau avec près de 2 500€ d’écart en entrée de gamme. En 2019, seuls 1 757 Renault Alaskan ont été vendus dans le monde ! En 2020, le pick-up Renault n’est plus disponible en France comme en témoigne le site du constructeur.

La prime à l’ancienneté ?

Si les Classe X et Alaskan ont souffert par leur arrivée tardive, certains modèles de pick-up semblent mieux se porter. Notamment les Japonais Nissan Navara, Mitsubishi L200 ou encore le Isuzu D-Max (véritable spécialiste du genre). Du côté de Ford, le Ranger a réalisé en 2019 sa meilleure année en France avec 5 470 ventes, se situant au 22e rang du classement des ventes VUL et premier pick-up. C’est mieux que l’emblématique Toyota Hilux (4 168, 27e).

Rédacteur du blog

La rédaction autosphere

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