La fibre de carbone se démocratise

Employée en sport automobile dès les années 1970, la fibre de carbone s’est peu à peu imposée sur les véhicules de série, au point d’en faire un matériau idéal pour le downsizing.

C’est McLaren qui a produit la première voiture de série usant de la fibre de carbone, il s’agit de la McLaren F1, nous sommes alors en 1993. Sauf que la F1 n’a rien d’une voiture populaire : 106 exemplaires en cumulant toutes les versions au tarif minimal 634 500£, soit près d’un million d’euros ! En 1995, Ferrari fait encore mieux avec la F50, première voiture de série à disposer d’une cellule de survie en carbone. Porsche fait de même en 2003 avec la Carrera GT. L’idée était de transposer à une clientèle privilégiée quelques secrets du sport automobile.

PRFC ?

Par fibre de carbone, comprenez Plastique Renforcé à la Fibre de Carbone ou PRFC. Un matériau qui a cumulé les avantages au fur et à mesure des règlementations. À commencer par son poids et sa résistance. Le PRFC est 4 fois plus mince et 5 fois plus léger que l’acier, mais également 10 fois plus résistant et insensible à la corrosion. Autant dire que pour un prix légèrement supérieur, les avantages sont considérables en permettant de gagner en rigidité et en poids. On obtient ainsi de meilleures consommations, accélérations et freinages. À l’heure du downsizing (ou comment demander plus d’efficacité à des moteurs moins importants), c’est une donnée fondamentale. 100 kg d’économisés, c’est 10 g/km de CO2 en moins (plus ou moins).

Son meilleur ami ? L’aluminium

Si la fibre de carbone s’est imposée pour les ultras sportives avec notamment le châssis monocoque, son association avec l’aluminium pour les parties avant et arrière a permis de descendre en gamme depuis quelques années. De la F1, le PRFC est venue sous les jupes de l’Audi R8, de l’Alfa Romeo 4C, des BMW i8 et même i3. Avec la nouvelle BMW Serie 7 Photo 1), la fibre de carbone vit une nouvelle étape de banalisation en étant associée à l’aluminium et l’acier à haute limite élastique. On gagne en poids, en rigidité. Et puis comment ne pas y voir un formidable argument marketing ?!

Des défauts ? Oui

Le PRFC va-t-il s’imposer dans toutes nos voitures d’ici 10 ou 20 ans ? C’est loin d’être évident. Contrairement à l’acier ou la tôle, il est impossible pour le moment d’emboutir un châssis ou une simple portière en fibre de carbone. Ensuite parce que le PRFC n’est pas réparable, ne peut être redressé. Contrairement à l’acier ou l’aluminium, un choc n’engendrera pas un enfoncement mais des dizaines ou des centaines de débris de PRFC. C’est pourquoi le mariage Cellule de survie en PRFC avec des blocs avant et arrière en aluminium semblent être la solution de l’avenir pour l’industrie. Cela engendrera meilleure sécurité et baisse des consommations. Reste à savoir quel constructeur osera diffuser cette technologie à l’échelle d’une berline compacte.

Rédacteur du blog

La rédaction autosphere

Partagez cet article :

Logo Email
Logo Lien
Logo Facebook Logo Twitter

Nos articles sur le même thème

Vous souhaitez faire un commentaire sur cet article ?

*Champs obligatoires