De 1980 à 1984, 4 pilotes français différents* ont remporté le Grand Prix d’Allemagne qui se tenait alors sur le circuit d’Hockenheim. Pour autant, toutes les séries ont une fin et de nous remémorer l’édition 1986 marquée par la panne sèche d’Alain Prost à 100 mètres de la ligne d’arrivée.
Le championnat du monde 1986 de Formule 1 fut magnifique. Une lutte acharnée entre la Williams-Honda de Nelson Piquet et Nigel Mansell, les McLaren-TAG d’Alain Prost et Keke Rosberg ainsi que la Lotus Renault d’Ayrton Senna. Ajoutez quelques troubles fête comme Gerhard Berger, Jacques Laffite, Michele Alboreto ou encore René Arnoux… Vous obtenez un Alain Prost double champion du monde avec 4 petites secondes d’avance sur Nigel Mansell à l’issue de l’ultime rendez-vous dans les rues d’Adélaïde.
Se débrouiller avec 195 litres d’essence
En 1986, le règlement impose aux monoplaces une quantité d’essence maximale de 195 litres pour tout le week-end ! Cela représentait une baisse loin d’être anodine de 11% par rapport à l’exercice précédent alors que les V6 turbo étaient de véritables soiffards ! Déjà, en début de championnat, à Imola, Riccardo Patrese et Keke Rosberg avaient fini en panne sèche tandis que Prost gagnait en roue libre.
Il y avait fort à parier que le circuit d’Hockenheim allait occasionner le même genre d’incidents. À l’époque, le tracé allemand était l’un des plus exigeants du championnat pour les moteurs avec ses longues lignes droites dans la forêt coupées par des chicanes avant de débouler dans la partie stadium qui existe toujours. Le tracé faisait alors 6,797 km. Ces longues lignes droites avaient pour conséquence de faire travailler les moteurs à pleine charge plus qu’ailleurs (hormis peut-être Monza) et donc à consommer plus que d’ordinaire. Et ce qui devait arriver, arriva. Alors que Nelson Piquet franchi la ligne d’arrivée avec moins de 2 litres de carburant dans le réservoir de sa Williams-Honda, suivi par Ayrton Senna qui compte sur moins d’un demi-litre dans sa Lotus-Renault, Alain Prost voit sa McLaren TAG lui faire le coup de la panne quelques instant après celle de Keke Rosberg ! Parvenant à arriver en soue libre dans la ligne droite des stands, Alain Prost se détache et essaye, en vain, de pousser les 600 kg de sa MP4-2C jusqu’à la ligne d’arrivée. Croyant devoir abandonner, le Français sera finalement classé 6e, récoltant ainsi le précieux point qui était alloué à cette position. Il en fut de même pour Keke Rosberg, 5e et donc 2 points.
Reste cette étonnante image d’un champion du monde en titre en train pousser, en vain, sa monoplace. C’est arrivé le 27 juillet 1986, il y a 30 ans.
Bonus, le résumé d’alors dans Stade 2 avec le commentaire d’un journaliste de pas encore 40 ans, Gérard Holtz.
* Les 4 pilotes sont Jacques Laffite en 1980 (Ligier-Ford), Patrick Tambay en 1982 (Ferrari), René Arnoux en 1983 (Ferrari) et Alain Prost en 1984 (McLaren-TAG).