En Estonie, un programme pilote vient d’être lancé permettant aux automobilistes pris en excès de vitesse de choisir entre une amende ou une pause.
La proposition ne vaut que pour les automobilistes que se sont prendre pour la première fois mais elle a le mérite de faire réfléchir. En Estonie, entre Tallinn et Rapla, les automobilistes pris en excès de vitesse se voient proposer de choisir entre une amende et une pause forcée. Celle-ci est de 45 minutes si l’excès de vitesse est inférieur à 20 km/h. D’une heure s’il est situé entre 21 et 40 km/h. La pénalité se paye (pour ainsi dire) sur un parking sur le côté de la route.
L’argent c’est du temps
Ce stop and go d’un genre nouveau doit permettre de collecter des informations sur les raisons pour lesquelles les contrevenants ont dépassé la vitesse limite comme il est précisé sur le site d’infos err. Pour résumer, ces Estoniens roulent-ils vite par habitude ou parce qu’ils sont pressés ? « Nous analysons l’impact de différentes interventions pour trouver des solutions plus efficaces, parce que l’objectif est que les auteurs changent réellement leur comportement, pas de les punir au nom de la punition » a notamment déclaré Elari Kasemets en charge du déploiement de cette nouvelle pédagogie.
On peut supposer que le montant maximal de l’amende de 190 euros n’a pas le même effet dissuasif sur tout le monde, notamment en fonction des revenus. C’est peut-être pour cela que le voisin finlandais préfère calculer les amendes pour excès de vitesse en fonction de revenus. Ce qui peut aboutir à des situations ahurissantes.
D’après le classement 2018 de la mortalité routière en Europe, l’Estonie se situe en 14e position, juste derrière la France avec 51 morts par million d’habitants (48 pour la France). Au total, 67 personnes sont mortes sur les routes estoniennes en 2018 (1 824 blessés) dans un contexte de mortalité routière à la hausse dans ce pays de 1,3 million d’habitants.
L’occasion tout de même de rappeler que la sécurité routière ne doit pas passer exclusivement par la répression. De nombreux pays travaillent de manière originale comme en République Tchèque, Russie, Islande ou Moldavie.