Gunther Holtorf est l’auteur de la meilleure publicité qui soit pour Mercedes, du moins pour un tout-terrain Classe G ! En effet, cet Allemand de 75 ans est revenu samedi dernier à Berlin après un périple de 26 ans au cours duquel il a roulé 890 000 kilomètres à travers 215 pays. Héros.
Tout plaquer et tailler la route. Prendre le temps de découvrir les paysages, les hommes, la nature. Un rêve que beaucoup ont fait. Gunther Holtorf l’a réalisé en compagnie de sa femme, Christine. À 75 ans, il vient de rentrer à Berlin après un tour du monde débuté en 1989 avec un Mercedes Classe G de 1988, surnommé Otto.
De la Lufthansa à la Corée du Nord en passant par le cancer.
Partir aussi longtemps, sans jamais revenir. Qu’est-ce qui a pu motiver telle aventure ? Gunther Holtorf avait une belle situation en Allemagne, travaillait à la Lufthansa. S’il ne se souvient pas du moment où l’idée a germé, Gunther se rappelle qu’il voulait apparaître dans le Guiness Book. Dès lors, rien n’empêcha Gunther Holtorf de trimballer son Classe GD bleu ciel en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie… Ni la Malaria, ni les gardes frontières tatillons. Il ne rebroussa pas chemin lorsque le cancer emporta sa femme en 2010, deux semaines après s’être finalement mariés.
À la place, il décida d’achever ce véritable tour du Monde, parfois accompagné de son fils Martin. La boue, la rocaille, les routes déformées… Gunther a tout connu, jusqu’en Corée du Nord. Pays réputé le plus fermé du monde. Ou l’Afghanistan, probablement l’un des plus dangereux. Dans le journal allemand Die Zeit, qui retrace son parcours, Gunther Holtorf confie « une certaine mélancolie » à présent qu’il est rentré en Allemagne. Et lorsqu’il lui est demandé quelle était la chose la plus importante à ses yeux durant toutes ces années, il répond qu’il s’agit de son Atlas mondial des routes. « Plus important que mon passeport ». Ce carnet de voyage est annoté de toutes les routes empruntées pour « aller là où les autres ne veulent pas aller ».
Comment a-t-il payé tout cela ?
Dans le monde réel, les rêves sont souvent contrariés par des problématiques financières. Comment le couple Holtorf a-t-il pu voyager ainsi durant autant d’années ? Si le début de l’aventure fut sponsorisé par les économies de Gunther, ce sont les travaux de Christine qui ont financé deux décennies de road trip. Cartographe de formation, elle réalisa et mit à jour le premier plan détaillé de Jakarta. Un atlas de 400 pages de la capitale indonésienne aux 30 millions d’habitants et vendu à 150 000 exemplaires.
Quant à Otto, Gunther affirme qu’il est rarement tombé en panne bien que chargé de 500 kg de matériel sur des pistes africaines et des cols à plus de 5 000 mètres dans les Andes. Seul le système de climatisation a souffert ou bout de deux ans de voyage (au Kenya). Le moteur, la boîte, les ponts, les jantes… tout est d’origine. Devenu légende, Otto sera désormais soigneusement conservé et entretenu au Daimler Museum de Stuttgart et présenté comme le meilleur véhicule pour faire le tour du monde ! C’est le PDG de Daimler, Dieter Zetsche, qui l’a annoncé samedi dernier (11 octobre) lors d’une cérémonie à Berlin. Il en a profité pour garantir qu’il y « aura toujours un Classe G dans la gamme Mercedes » comme, on l’espère, qu’il y a aura toujours des personnes comme Gunther et Christine Holtorf pour parcourir le monde. Le fait est que par les temps qui courent, on y croit de moins en moins…
Via Mercedes, The Local et page Facebook