La voiture sans permis connait un étonnant renouveau, notamment auprès des jeunes. Mais avant de se dire qu’elle représente LA solution face à la multiplication des contraintes sur nos routes et autour, rappelons ce que l’on peut faire avec un quadricycle léger.
L’idée de cet article m’est venue en me baladant sur Facebook. J’y ai vu une connaissance s’exclamer qu’avec le 80 km/h sur le réseau secondaire « on ne roulera plus que 10 km/h plus vite qu’une voiture sans permis ». C’est faux, archi-faux ! Une voiture sans permis est un quadricyle léger, comparable à un cyclomoteur. La loi est limpide et ceci à l’échelle européenne (par la règlementation 168/2013/UE), la vitesse maximale autorisée pour une voiture sans permis (VSP), voiturette, quadri-mobile léger (c’est pareil) est de 45 km/h. La puissance maximale est de 6kW (soit à peu près 8 chevaux) pour un poids à vide (carburant compris) de 425 kg. Donc non, une petite Aixam ne peut pas plafonner à 70 km/h sur la départementale. Ou alors, elle n’est pas série ! Par ailleurs, par cet écart de vitesse trop important, les VSP ne sont pas admis sur les autoroutes, les nationales et les périphériques.
Qui peut conduire une VSP ?
Naguère, la voiture sans permis s’assimilait volontiers à des gens en retrait de permis ainsi qu’à des personnes âgées en zones rurales. Du reste, croiser une Ligier, une Chatenet ou une Aixam relevait de l’exceptionnel, voire de l’anecdote qui se raconte entre amis. Mais depuis quelques temps, ces constructeurs ont trouvé un nouveau marché avec les jeunes. En effet, dès l’âge de 14 ans il est possible de se retrouver au volant d’un quadricycles légers. Pour cela, il faut justifier d’un Permis AM (avec l’option adéquate), le remplaçant du Brevet de Sécurité Routière. Il est composé d’une partie théorique qui se passe toujours au collège (ou dans un centre de formation pour les adultes) et d’une partie pratique sous la forme d’une formation de 7 heures en auto-école mais sans examen : 2 heures d’enseignement sur les équipements, les contrôles d’entretien et de sécurité et la maitrise du véhicule hors circulation. 4 heures de prise en main sur route. 1 heure de sensibilisation sur les risques, les bons comportements, les conséquences… Oui juste une heure. Ce permis AM n’est obligatoire que pour les jeunes gens nés depuis le 31 décembre 1987. Pour les plus âgés (pour ainsi dire), rien n’est obligatoire !
Une voiturette plutôt qu’un scooter ?
D’après une étude du comparateur assurance-vsp réalisée en mai 2017, 49% des conducteurs de VSP ont moins de 32 ans. Les moins de 25 ans représentent même 13% du marché. 9% sont carrément mineurs. Des chiffres qui promettent de croître. De toute évidence, il y a une mode à la voiture sans permis chez les ados/jeunes adultes, certainement au détriment du fameux scooter même si ces voiture peuvent paraître ridicules.
Auprès des parents qui ont les moyens, le raisonnement s’entend : Une voiture, même de cette taille, c’est plus sécurisant qu’un BW’s plus ou moins trafiqué. Certes. Jetez néanmoins un coup d’œil aux crash-tests de ces quadricycles et notez qu’avoir 2 étoiles sur 5 est un argument commercial pour Chatenet ! On peut se déplacer à 2, rester au sec et au chaud. Mieux, les gammes se sont modernisées et le design est un peu plus poussé avec même des versions coupé, break, cabriolet, pick-up… On n’hésite pas à présenter des modèles « sport », en témoigne la Ligier qui illustre cet article. A bord d’une Chatenet CH40 on retrouve désormais un autoradio CD / multimedia, une caméra ou un radar de recul, tout un lot de jantes et même une double sortie d’échappement ! Le hic (ou fort heureusement, c’est selon), c’est qu’une VSP reste un investissement considérable pour un ado. Chez Aixam, on propose la Minauto à partir de 8 999 euros pour la finition Access et dont le bicylindre diesel (pardon ?) de 479 cm3 demande un minimum de 3,1l/100 km. C’est 1 000 euros de plus qu’une Sandero (1,0i Sce 75) qui offre 5 places. A choisir, vous préférez voir votre ado en VSP ou en scooter ?