En cet automne 2018, l’Audi TT fête ses 20 ans. Retour sur la carrière d’une voiture qui sort toujours de l’ordinaire.
1 – Un premier concept dès 1995
C’est au salon de Francfort, en septembre 1995, que le concept TT est présenté au grand public. Le fruit de 18 mois de travail d’une équipe de 6 designers dans les studios de design d’Audi en Californie : J Mays, Thomas Freeman, Hartmut Warkuss, Martin Smith, Romulus Rost et Peter Schreyer.
2 – Peter Schreyer
Si Martin Smith a posé son coup de crayon sur l’essentiel de la gamme Ford de 2004 à 2009 et que Hartmut Warkuss a largement contribué à la création de la Bugatti Veyron, c’est Peter Schreyer qui a certainement le plus profité de la création de l’Audi TT (après avoir planché sur la New Beetle). Parti chez Kia en 2006, il a dessiné toute la gamme Tiger Noose. Ses pouvoirs s’étendent désormais aux équipes de design de Hyundai et Genesis.
3 – Que veut dire TT ?
En soit, les deux lettres TT signifient Toursit Trophy, la célèbre course de motos qui a lieu sur l’Île de Man chaque première semaine de juin depuis 1907. Ce nom est aussi un hommage à NSU, l’une des quatre anciennes marques sur lesquelles Audi est née (et qui a fait dans la production moto). NSU a par ailleurs produit une TT en son temps. Une voiture qui parait plus proche d’une Trabant que d’une Audi TT.
4 – Un gars ou une fille ?
Souvent, on ne sait comment parler d’une voiture. Au féminin, au masculin ? Avec l’Audi TT, le problème est encore plus complexe car à l’évidence les communicants allemands parlent au masculin « der Audi TT », contrairement à Audi France qui depuis des années évoquent sans sourcilier « une Audi TT ».
5 – Un châssis de Golf à la base
Si le design de la TT de 1998 dénote, ses dessous s’inscrivent dans la stratégie du groupe Volkswagen. L’Audi TT 8N repose sur la plate-forme A commune aux Audi A3, Volkswagen Golf, Jetta de l’époque. La génération actuelle (8S) profite de la plateforme MQB comme les A3, Passat, Touran, Golf, Octavia, Superb, Leon…et plus largement une cinquantaine de modèles du groupe.
6 – Une compétition dédiée
Sportive à l’évidence, l’Audi TT a cultivé la passion de ses clients à travers une cup. Ces dernières années, la TT RS Cup était rattachée au calendrier du DTM allemand. Aux pilotes passionnés plus ou moins experts ont été associés divers invités prestigieux. Citons pour l’année 2017 : les pilotes Benoît Tréluyer et Giedo van der Garde ou encore les skieurs Benjamin Raich, Max Franz et Linus Straßer.
7 – Trois générations
L’Audi TT a été déclinée sur 3 générations : De 1998 à 2006, la 8N. De 2006 à 2014, la 8J. Depuis, la 8S. Toutes en version coupé comme roadster.
8 – De 150 à 400 chevaux
À l’origine, la TT 8N bénéficiait d’une multitude de versions à travers les moteurs essence 4 cylindres 1,8l T et V6 3,2l. De 150 à 250 chevaux en traction ou quattro selon les modèles. Avec la deuxième génération (8J), le 4 cylindres 2,0l TDI est introduit à hauteur de 170 chevaux. Avec l’actuelle génération (8S), la barre des 300 chevaux est passée avec le TTS (310) et même 400 avec la très exclusive TT RS forte d’un 5 cylindres 2,5l TFSI (400 ch et 480 Nm).
9 Une carrière qui a failli tourner court…
Alors que les premières ventes de l’Audi TT sont prometteuses, une succession d’accidents conduisent la presse allemande à s’interroger sur la dangerosité du modèle (les premiers exemplaires avaient tendance à se soulever par l’arrière à haute vitesse). Ferdinand Piëch, le patron de VAG alors, a pensé retirer le modèle. Tout simplement. Finalement, il fut choisi de modifier les barres stabilisatrices du train avant pour la version 180 et des deux trains pour la version quattro ainsi que les bras transversaux avant ainsi que les amortisseurs. Par ailleurs, l’ESP fut implanté de série.
10 – Un gabarit plus athlétique
Les lignes arrondies et le style aluminium d’antan ont fait place à un dessin à la règle et fait disparaître la (petite) réputation de voiture féminine associée alors. En 1998, l’Audi TT mesurait 4,04 mètres et revendiquait jusqu’à 1 590 kg pour la version V6. La 8J (illustration) mesure 4,17m cm et pèse1 395 kg tandis que l’actuelle TT 8S mesure 4,19 m pour un poids à minima de 1 230 kg.Plus grande donc. Plus légère aussi.
11 – Plus de 600 000 exemplaires
Bien que représentant désormais un volume presque anecdotique au sein de la gamme Audi, il s’est vendu plus de 600 000 TT dans le monde en 20 ans, soit une moyenne de 30 000 par an. Une performance remarquable pour un véhicule qui semble s’adresser à une clientèle de niche.
12 Oui, oui c’est un coupé 2+2 !
S’il y a bien quelque chose en commun aux 3 générations de TT, c’est le côté boîte à chaussures des places arrière de la version coupé. Tout au plus, elles permettent le transport d’enfants, voire d’adultes de petite taille dans une optique de dépannage. Outre le manque de place aux jambes, l’impression de confinement est accentuée par la ligne de toit fuyante obligeant n’importe quel adulte à plus ou moins incliner la tête sur un côté. Pire encore que dans une New Beetle !
13 Roadster strictement pour deux.
Puisqu’il y a un toit rétractable à loger, c’est certainement la mort dans l’âme que les designers du TT Roadster ont sacrifié les places arrière ! À moins que c’était pour faire un roadster…
14 – Un coffre surprenant
Si l’Audi TT coupé est difficilement logeable à l’arrière, elle offre paradoxalement un volume de coffre plutôt surprenant. Initialement de 270 litres, le volume du coffre de l’ actuelle génération atteint les 310 litres et même les 712 avec la banquette rabattue. De quoi partir à deux pour davantage qu’un week-end à Étretat.
15 – Cockpit numérique
L’Audi TT 8S fut la première voiture du groupe Volkswagen (hors Lamborghini) à intégrer le Virtual Cockpit. Cette instrumentation digitale de A à Z et personnalisable qui permet de réduire considérablement le nombre de boutons autour du volant. Depuis le Virtual Cockpit est implanté sur toutes les nouveautés Audi, Volkswagen, Skoda et Seat depuis peu.
16 Coupé puis Roadster…
Si la carrière de l’Audi TT a débuté à l’automne 1998, celle de la version roadster débuta à l’été 1999. La première version reste emblématique par le plaisir de conduire offert mais aussi par le look qu’il se dégage des deux arceaux de sécurité chromé.
17 – … et bientôt une autre silhouette ?
Un peu à part dans le catalogue Audi, la gamme TT est régulièrement l’objet de spéculations sur un élargissement. Il faut dire que depuis des années, nous avons eu droit à des concepts offroad ou shooting break e-tron (illustration).
18 – Nouvelle carrière de youngtimer
En attendant de devenir collection, l’Audi TT débute sa carrière de youngtimer. Si le cœur vous en dit, sachez que la côte brut (hors options) d’une TT coupé 1,8T 225 ch quattro (8N) flirte de nos jours avec les 5 000 euros. Cela ne peut que remonter…
19 – Simple ou double sortie d’échappements
Les Audi TT 8N et 8J avaient en commun de ne pas offrir la même sortie d’échappement. comme. En effet, les versions de base (et diesel) ne disposaient que d’une seule sortie d’échappement sur la côté gauche. Avec la TT 8S, toutes les versions ont une double sortie.
20 – Des concurrents de choix
Dis-moi quels sont tes adversaires, je te dirai quel champion tu es. À ce jeu-là, l’Audi TT a de quoi bomber le torse ! Voici quelques-unes de ses illustres concurrentes : BMW Z4, Nissan 370 Z, Peugeot RCZ, Porsche Boxster et Cayman, Mercedes SLK…