Sur les 2 premiers mois de 2020, il s’est déjà vendu davantage de voitures électriques que sur l’ensemble de l’année 2016. Alors, prise de conscience écologique ou pragmatisme économique ?
Les chiffres de l’association nationale pour le développement de la mobilité électrique font état d’un engouement soudain pour la voiture électrique. En effet en cumulant janvier et février 2020, ce sont 20 404 voitures électriques particulières qui ont été vendues en France. Un chiffre qui grimpe à 21 783 si l’on ajoute les utilitaires. Un score déjà à mi-chemin de l’exercice 2019 (42 764 immatriculations) et déjà équivalent l’année 2016. Toujours selon l’AVERE, il y aurait désormais plus de 300 000 véhicules électrifiés en circulation dans le pays. L’association additionne 240 000 VE à 65 000 voitures hybrides rechargeables.
Factuellement, le mois de février a vu 9 452 VE être mis en circulation (+228% par rapport à février 2019) dans un contexte où le total des immatriculations a baissé de 3% sur la même période. Avec 3 076 immatriculations, la Renault Zoe n’est plus aussi dominatrice sur le territoire national puisque 2 495 Peugeot e-208 ont pris la route. La troisième voiture électrique la plus vendue en France le mois dernier fut la Tesla Model 3 (1 025 exemplaires). Un petit calcul nous renseigne tout de même que les trois meilleures ventes du pays forment presque 70% du total. À suivre, le bon démarrage de la DS3 Crossback E-Tense avec 517 immatriculations.
Tendance de fond ?
L’année 2020 s’achèvera-t-elle avec près de 120 000 ventes de voitures électriques ? Rien n’est moins sûr. En effet, la seule conviction des particuliers français ne suffit à expliquer cette telle progression du marché VE. Le bonus écologique de 6 000 euros pour un véhicule de moins de 45 000€ et la TVS existaient déjà les années précédentes. Ce qui change, c’est l’opportunisme qu’ont eu certains constructeurs à lancer leurs modèles électriques en début d’année (chez PSA), en s’appuyant lourdement sur les commandes flottes mais aussi en devant fournir les concessions en véhicules de démonstration. Dans l’analyse de l’AVERE, il est précisé que « les professionnels représentent 56% des acquéreurs de voitures particulières électriques ». L’intérêt économique semble convaincre les entreprises. L’intérêt pour les particuliers progresse moins vite. Peut-être aussi parce que le prix d’une voiture électrique neuve reste important. Surtout si l’on considère un autre modèle qu’une Renault Zoe.
Une offre qui s’élargit
Si les chiffres progressent, c’est aussi parce que l’offre devient plus importante de mois en mois. En février, 31 modèles été proposés. Ils seront une quarantaine en fin d’année. Par ricochet, l’offre de voitures électriques d’occasion progresse également. Près de 300 VE d’occasion sont disponibles sur autosphere.fr.
Illustration : Renault presse.