Au fil du temps, le sport automobile est devenu plus fiable, plus sécurisé et a su proposer une autre façon de faire du spectacle. Mais ici où là, demeurent quelques temples de la vitesse et des gros coeurs comme lors du rallye de Finlande où le Power Stage d’Ouninpohja impose d’enchaîner les sauts sur des pistes forestières à plus de 160 km/h.
Il est devenu rare aujourd’hui et même exceptionnel de se tuer en sport automobile, surtout lorsque le professionnalisme est de rigueur. Mais en regardant le calendrier du sport automobile mondial, il demeure quelques évènements furieusement dangereux eu égard à l’hygiénisme ambiant. Citons le Tourist Trophy de l’Île de Man (moto), l’ascension de Pikes Peak ou encore le rallye de Finlande. Baptisé de manière romantique rallye des 1000 lacs jusqu’en 1993 (avant qu’un sponsor s’en mêle), l’épreuve finlandaise du WRC existe depuis 1951 et demeure la chasse gardée des pilotes locaux. Et pour cause, des centaines de kilomètres de pistes de gravier et de terre, un véritable slalom entre les arbres centenaires ponctué par des sauts aussi impressionnants que dangereux. Le tout à des vitesses frôlant les 170 km/h pour les plus rapides.
Et à la fin, c’est un Finlandais qui gagne.
C’est en 1990 et devant 500 000 spectateurs que Carlos Sainz devient le premier vainqueur non nordique (35 victoires finlandaises et 3 victoires suédoises jusqu’alors) au volant de sa Toyota Celica. Et si Didier Auriol, et Markko Martin (Estonien) y ont également gagné depuis, le seul fait de voir que Sebastien Loeb ne s’y est imposé QUE 3 fois dans son immense carrière (78 victoires) suffit à démontrer le caractère unique d’une course en Finlande, pour les Finlandais. Successeur désigné, Sebastien Ogier s’y est imposé en 2013, mais a été battu ce week-end par son coéquipier chez Volkswagen, Jari-Matta Latvala. Oui un Finlandais.
La preuve en vidéo
Exigent aussi bien pour les hommes que pour les machines, le rallye de Finlande a un rendez-vous incontournable, dénommé Ouninpohja, théâtre aujourd’hui de la super spéciale (ou Power Stage). Annuellement remis en question, ce tracé considéré comme dangereux a perduré au fil des années, comme un témoin de l’histoire d’une course à nul autre pareil.
Photos : WRC, vidéo : Antti Kalhola