Avec nos yeux d’Européens, l’odeur de l’habitacle d’une voiture neuve a quelques chose d’enchanteur. On trouve que ça sent le propre pour ne pas dire l’immaculée. Mais voilà, en Chine, cette odeur gène au plus haut point. Et les constructeurs de faire en sorte de contenter les clients du premier marché automobile mondial.
D’après une étude du cabinet J.D.Power, l’odeur du neuf serait la principale insatisfaction des clients chinois devant le bruit et la consommation excessive. Une différence culturelle à peine croyable qui a créé un problème sur le marché là c’est un élément de satisfaction en Europe. Du coup, les constructeurs implantés sur place entendent régler le problème. Au coeur du mois de juillet, l’agence Reuters rapportait que Ford avait engagé une équipe de 18 « golden noses », des nez chinois, afin de faire le tri entre ce qu’il est acceptable de renifler dans une voiture et de ce qui ne l’est pas. Mieux, le constructeur à l’ovale bleu a banni les housses de protection en plastiques des sièges durant les transports pour les remplacer par des housses en tissu censées laisser respirer les sièges. D’autres constructeurs installent des sachets de zestes de citron et de carbone actif. À en croire l’agence Bloomberg, cela ne suffit pas puisque les centres de nettoyage auto proposant rien de moins que la stérilisation à l’ozone de l’habitacle font florès !
Entre raison et parano
Quelles raisons expliquent une telle défiance envers l’odeur du neuf ? Le directeur de la division automobile de J.D.Povers Chine, Jeff Cai, explique que « les Chinois sont devenus un peu paranoïaques avec tous les problèmes de pollution ». Le pays fait face à des épisodes de brouillards toxiques, la faute (notamment) aux centrales à charbon qui éclairent et chauffent le pays. Du coup, les odeurs peu naturelles incitent à la défiance pour ne pas dire la peur. Et c’est le cas pour l’habitacle d’une voiture neuve.
Le fait est que le client chinois n’a pas tout à fait tord. D’après les conclusions de l’association américaine Ecology Center, l’air respiré à bord des voitures contient près de 200 composants chimiques dont divers solvants et colles. L’ensemble de ces Composés Organiques Volatils provoquerait maux de tête, nausées et allergies et pourquoi pas certains cancers en cas d’exposition prolongée. Semble-t-il que le problème soit connu de la plupart des grands groupes automobiles. Fiat Chrysler Automobile, Honda, Ford ou encore General Motors se seraient déjà engagés à réduire significativement la présence des COV.
D’après un article de la BBC sur le sujet, il apparait que c’est finalement une affaire de normes, celle en vigueur en Europe étant la mieux disante en la matière. Semble-t-il que finalement si nous aimons l’odeur du neuf dans une voiture et pas les Chinois, c’est aussi parce que nous ne respirons pas les mêmes choses.
Aérez votre voiture !
D’après une autre étude commandé par Midas au laboratoire d’hygiène de la ville de Paris en 2013, l’air à l’intérieur des voitures est 20 fois plus pollué que celui des maisons qui est déjà plus chargé qu’à l’extérieur. Afin de lutter contre les COV mais aussi les moisissures trois solutions évidentes. Régulièrement nettoyer l’habitacle, faire contrôler le circuit de climatisation tous les ans et aérer l’habitacle aussi souvent que possible à vive allure.
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