Le segment monospace est agonisant, c’est peu de le dire. On peut même le déclarer mort une fois appris que Renault ne renouvellera pas l’Espace.
Ainsi vont les modes et les habitudes d’achat. Nous avons été beaucoup à avoir voyagé dans un monospace. Le plus emblématique d’entre eux reste le Renault Espace. Le précurseur de ce côté-ci de l’Atlantique, né en 1984 dans l’usine Matra de Romorantin.
Une « voiture à vivre » comme disait le slogan alors. On pouvait y voyager à plein, démontrer les sièges pour faire plein d’autres choses. La vocation familiale était pleinement assumée comme chez les concurrents qui ont suivi : Citroën Evasion, Fiat Ulysse, Peugeot 806, Ford Galaxy, Volkswagen Sharan, Toyota Picnic… Notez que beaucoup ont disparu depuis un moment ou ont été remplacé des crossovers. C’est d’ailleurs le cas de l’Espace V. Cette cinquième génération plus longue, plus esthétique et plus premium n’a néanmoins pas rencontré le succès attendu. La faute à un segment dévoré tout cru par celui du SUV. Sur le premier semestre 2019, selon Jato, les SUV représentent 37,8% du marché européen tandis que la part de marché du monospace est tombé à 6,8%.
Victime évidente ?
Dans un contexte difficile, Renault tranche dans le vif. Il n’y aura pas de sixième génération d’Espace. Ce qui n’empêche pas un restyllage de mi-carrière pour le modèle actuel avec présentation supposée au salon de Genève en mars prochain. Ce qui peut prêter à sourire, c’est que l’Espace (2015) est aussi victime de la concurrence interne avec les Scénic et Grand Scénic (2016) qui n’auraient jamais vu le jour si l’Espace n’avait pas initié le mouvement. Pour autant, les ventes du monospace (plus ou moins) compact aux jantes de 20 pouces sont également compliquées, là-aussi la concurrence du SUV est évidente et même en interne. Derrière les Clio, Captur, Twingo et Mégane c’est le Renault Kadjar qui est la cinquième vente de la marque au losange en France. Sur l’exercice 2018, 27 176 Kadjar ont été écoulé en France. 23 426 Scénic, 17 904 Grand Scénic et tout juste 5 658 Espace !
Si Renault regarde de plus en plus vers la Chine, c’est davantage son savoir-faire en électrique qui permettra de capitaliser plutôt que miser sur l’intérêt des familles et de leur enfant unique pour l’Espace.
S’il n’est pas tout à fait mort et enterré, le Renault Espace n’est plus l’avenir de la marque. Reste un véhicule qui a marqué plusieurs générations d’automobilistes et de passagers. On vous laisse ainsi en compagnie de quelques articles sur le vénérable monospace, faites votre choix. Du V10 de l’Espace F1 à notre essai de la dernière génération en passant par l’article du 30eme anniversaire.
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