Essai Mitsubishi Outlander PHEV : Usage quotidien

C’est une rencontre loin d’être banale à laquelle je vous invite en lisant les conclusions d’un essai d’une semaine du Mitsubishi Outlander PHEV, le champion des SUV hybride rechargeable testé dans des conditions d’usage du quotidien afin de répondre à cette question : Est-ce un véhicule rationnel pour la vie de tous les jours ?

Lorsque j’écris le mot rationnel s’agissant d’une voiture, ce n’est pas pour évoquer un bon produit néanmoins rasoir mais bien pour souligner un excellent rapport qualité / prix. J’ai utilisé ce mot pour le Seat Ateca, le Mazda CX-5 ou encore le Skoda Kodiaq. C’est au tour du Mitsubishi Outlander PHEV d’y avoir droit. Un SUV hybride rechargeable qui ne passe pas inaperçu et terriblement dans l’air du temps.

Visuellement, l’Outlander PHEV fait débat…

Depuis 2014, Mitsubishi commercialise ce SUV conjuguant l’essence et l’électricité. Il s’est imposé comme le véhicule hybride rechargeable le plus vendu en Norvège puis dans toute l’Europe en misant sur autre chose que le physique. Si vous ne jurez que pas le galbe et les formes harmonieuses d’un coupé italien, passez votre chemin. L’Outlander PHEV a un style bien à lui pour affirmer sa différence mais il ne plait pas à tout le monde reconnaissons-le. Ses formes sont tout sauf banales et son regard est emprunt d’un caractère que bien des SUV n’ont pas. Dommage seulement que le lettrage « Outlander » soit une option à 60€.

…mais l’habitacle fait l’unanimité.

Là où le Mitsubishi Outlander PHEV 2019 fait une différence remarquable (et remarqué) c’est dans l’habitacle. Sièges, selleries, espaces, instrumentation, volant… n’ayons pas peur des mots, on est clairement dans du haut de gamme, y compris dans l’isolation phonique après fermeture de la porte. Tout juste remarque-t-on que l’indicateur de climatisation n’est pas de première jeunesse et que certains boutons sont vieillots comme ceux des sièges chauffants. Mais les sièges sont chauffants (2 modes) ! Et le volant aussi ! l’écran tactile regroupant la plupart des fonctionnalités de l’auto (et notamment CarPlay et Android Auto) se veut intuitif dans son utilisation. Le jumelage est très facile à faire. Tant mieux parce qu’il faut miser sur Plan ou Waze pour naviguer vers l’inconnu. Pour sa part, le combiné derrière le volant est celui d’une voiture hybride rechargeable. 

L’analogique et le digital cohabitent plutôt bien même s’il est évident qu’une période d’adaptation est nécessaire pour comprendre que l’aiguille du rythme moteur thermique bascule au freinage dans la recharge de la batterie. Cette finition Instyle (4 sur 4) dispose par ailleurs de radars de manœuvre et caméra sur 360°, régulateur/limiteur de vitesse, le chauffage ou la limitation de l’habitacle programmable sur Smartphone, aide au maintien de la voie, surveillance des angles morts et même deux prises 220 volts d’une puissance cumulée de 1 500 watts qui fonctionne même moteur coupé. On pourrait y brancher un fer à repasser, m’a-t-on assuré chez Mitsubishi France, des fois que j’ai envie de repasser une chemise. Je n’ai pas vérifié.

Comment l’Outlander PHEV fonctionne ?

Véhicule hybride rechargeable, l’Outlander PHEV dispose de 3 moteurs. Un premier bloc essence de 2,4l (remplaçant de la version 2,0l) développant à lui-seul jusqu’à 135 chevaux et 211 Nm de couple. Les deux autres, un sur chaque essieu, sont électriques. Celui à l’avant est d’une puissance de 60 kW (82 ch) et 137 Nm, celui de l’arrière est 70 kW (95 ch) et 195 Nm. L’ensemble est supporté par des batteries lithium-ion d’une capacité de 13,8 kWh. La puissance cumulée peut grimper jusqu’à 240 chevaux en mode Sport pour un poids de 1 880 kg avant d’y avoir mis un pied à bord.

Tout cela permet de jongler avec les modes de conduite. On peut ainsi miser sur le tout électrique pour des trajets du quotidien, pendulaires qui ne dépassent pas les 50 kilomètres. On peut également rouler en tout thermique afin de préserver la batterie, une simple pression sur un bouton au niveau du levier de vitesses le permet. Le plus intéressant est entre les deux. 

Selon l’humeur et les besoins, on peut se satisfaire d’un mix entre thermique et électrique, préserver l’autonomie de sa batterie ou même la recharger en roulant, soit par une petite surconsommation du moteur thermique, soit par la récupération de l’énergie cinétique à la décélération et au freinage. En ce sens, grâce au mode B, on peut jouer sur la résistance du frein moteur avec les palettes au volant pour recharger davantage les batteries. Lorsqu’il est à son maximum, il est particulièrement efficace pour freiner l’engin et remplir les batteries. Un exercice assez ludique même s’il convient surtout de se concentrer sur la conduite. Mais comme l’idée est de relâcher le plus souvent possible la pédale d’accélération et d’anticiper les freinages, on se place dans les vertus l’écoconduite avec de larges distances de sécurité.

Agrément de conduite.

Vous serez ravis d’apprendre que même à fond sur une autoroute limitée à 130 km/h, vous me pourrez pas perdre votre permis de conduire pour excès de vitesse. L’Outlander PHEV plafonne à 170 km/h. Trop peu ? Sachez que ce niveau de vitesse maximale est appelé à se généraliser avec la démocratisation des voitures sinon électriques, hybrides rechargeables. Les vitesses trop importantes nuisent à la préservation des batteries. Volvo, par exemple, en a récemment parlé.

Il est important d’expliquer que cet Outlander PHEV est une voiture électrique sur laquelle a été ajouté un moteur thermique. Par défaut, les 135 chevaux du 2,4l Atkinson viennent en complément des moteurs électriques. Voilà pourquoi il se dégage une conduite souple et aérienne de SUV qui permet de belles accélérations mais aussi une conduite presque dynamique sur route sinueuse grâce à une répartition du couple en fonction de l‘adhérence (notamment avec le mode Sport). Pour autant, la plupart du temps, on se prend au jeu de l’écoconduite et la préservation de la batterie tout en profitant d’une position de conduite haute, du toit ouvrant et d’un gabarit vite assimilé. Petit bémol sur les suspensions sur dos d’âme.

Champion du quotidien

Dans un monde où la plupart des SUV effectuent bien davantage de kilomètres en zone urbaine, le Mitsubishi Outlander PHEV a une formidable carte à jouer même si on peut le trouver lourd et l‘estimer vieillissant sous certains aspects (conception comme esthétique). La consommation moyenne du véhicule durant l’essai d’environ 300 km est de 6,4l/100 km dans un ratio de conduite en électrique/thermique à 50/50. Le confort et l’espace à l’arrière ont fait mouche auprès de mes enfants. Une voiture pour les longs périples ? Certainement même si le réservoir de 45 litres apparait comme trop petit.

À l’usage, l’Outlander PHEV version 2019 est un véhicule particulièrement rationnel à l’heure où les motorisations thermiques sont montrées du doigts. Il est aussi un véhicule précieux dans la démocratisation des voitures hybrides rechargeables. Si la version essayée (InStyle) demande un minimum de 49 490€, la gamme démarre en finition Invite à 36 990€ (hors bonus écologique et éventuelle reprise ou prime à la conversion d’un minimum cumulé de 4 500€). Un avantage commercial conséquent face à la concurrence.

Rédacteur du blog

La rédaction autosphere

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