Oltcit/Axel, l’amitié franco-roumaine chevronnée.

En ce jour de France-Roumanie inaugural de l’Euro 2016, difficile de ne pas penser aux liens étroits automobiles qui unissent les deux pays… et de se rappeler l’Oltcit, une Citroën Axel avec un seul chevron.

Si l’on évoque la Roumanie par le prisme automobile, on pense forcément à Dacia. Une marque soutenue par Renault avant de devenir une pièce essentielle de l’alliance Renault-Nissan en 1999. Citroën aussi s’implanta en Roumanie, un peu par hasard, au milieu des années 1970, avec l’Oltcit.

Appel d’offre de Ceausescu

À l’origine, il y avait le projet Y. Où comment Citroën travaillait sur une nouvelle gamme de citadine 3 et 5 portes à l’horizon 1975. Sauf qu’en 1974, Peugeot rachète Citroën obligeant les deux marques à davantage de synergie. Le Projet Y (et la Citroën Axel qui devait en découler) apparait alors comme un doublon face au duo Peugeot 104 Coupé et Citroën Visa. Il est remisé aux oubliettes en dépit des investissements consentis. Dans le même temps et comme par miracle, Ceausescu cherche à créer un second constructeur roumain à mettre en face de Dacia avec ses R12 débadgées Renault. La simplicité du modèle, sa modestie et l’amitié franco-roumaine (et quelques à côté) permettent la signature d’un accord en 1976. Suivra un trou noir administratif de 5 ans avant l’inauguration d’une usine en Olténie. D’où le nom de la voiture l’Oltcit, les trois dernières lettres rappellent son origine Citroën.

Obligation de vendre à l’Ouest

L’histoire aurait pu en rester là. Sauf qu’un détail du contrat prévoyait que l’Oltcit devait être également commercialisée en Europe de l’Ouest, à hauteur de 40% ! Renommée Axel (comme il était prévu à l’origine), elle est commercialisée chez nous en 1984, le temps que la Citroën Visa tombe en désuétude. Pas spécialement laide (selon les critères de l’époque) avec ses motorisations de 57 ont 61 chevaux, son côté voiture petit budget aurait pu en faire un joli succès d’estime, sauf que peu de concessions Citroën ont accepté de mettre en valeur une voiture absolument pas made in France ! À peine 28 000 exemplaires ont été vendus entre 1984 et 1990 (sur une production supérieure à 200 000), date à laquelle Citroën décide d’arrêter les frais dans la foulée de la chute (et l’exécution) de Nicolae Ceausescu.

Sauf qu’avec le recul, cette Citroën Axel est considérée par beaucoup comme la dernière vraie Citroën, comprenez hors PSA. Le faible nombre d’exemplaire toujours en circulation en fait une voiture recherchée par les collectionneurs.

– Rencontre avec la Dacia de Ceausescu.

Rédacteur du blog

La rédaction autosphere

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