Beaucoup de médias ont relayé l’information cette semaine. Lada France a définitivement cessé d’exister après une longue agonie. Plutôt qu’épiloguer sur le sujet, nous avions envie de nous remémorer les années 80 et l’ascension de la marque en France.
Pourquoi Lada France disparait définitivement ? Parce qu’au sommet du groupe Renault (étant actionnaire majoritaire d’AvtoVAZ), on estime (à juste titre) qu’il est inutile d’avoir deux marques low-cost sur un même marché. Autrement dit, à quoi bon s’acharner avec Lada quand Dacia fonctionne si bien ? Ainsi, le tribunal de Versailles a prononcé la liquidation de Lada France le 19 octobre dernier.
En France depuis 1973
C’est par l’importateur Poch que Lada débarqua en France au milieu des années 70. Le succès ne fut néanmoins pas tout de suite au rendez-vous mais au sein du premier importateur de voitures étrangères de France, la 2103 pouvait prendre le temps de rencontrer sa clientèle et de sortir de son image soviétique. Ce n’était pas gagné, puisqu’elle s’agissait d’une Fiat 124 fabriquée à Togliattigrad avec de moins bons composants. Le 4 cylindres de 1,2l délivrant jusqu’à 62 chevaux à 5 600 tr/min dans l’espoir d’atteindre 140 km/h. À l’époque, la version 4 portes est proposée à partir de 11 800 francs. 12 800 francs pour la version break (10 284€ et 11 155€ en euros constants).
Le Paris-Dakar, Coluche, Albert Dupontel et l’AS Monaco
Le début de la gloire pour Lada s’associe avec les premières éditions du Paris-Dakar. L’évènement organisé par Thierry Sabine gagne rapidement en popularité et les médias se pressent pour témoigner, notamment, des exploits des Lada Niva. Avec Éric Briavoine et André Trossat, on retrouve une Lada sur le podium de l’épreuve en 1981, 1982 et 1983 ! Devenue « voiture à toute épreuve », Coluche assure un nouveau coup de pub à Poch et s’amuse en stock-car avec une Lada. Économique, sportive et fiable… Lada devient dans la foulée une marque conviviale avec la création des “Nivalp Lada” en 1983. Un évènement alpestre tout à fait comparable à ce que fait Dacia de nos jours avec son gigantesque pic-nic.
La popularité de Lada poursuivra son ascension ! Avec Poch, Lada figure sur la maillot de l’AS Monaco de 1988 à 1991 ! S’il apparait paradoxal de figurer sur le prestigieux maillot de la principauté, c’est oublier que le club compte de nombreux supporters dans toute la France. Dans les années 80, la France aime et vit le foot : Le psycho-drame de Séville en 1982, champions d’Europe et Olympique en 1984, le France-Brésil de Guadalajara en 1986…
En consultant le site de l’INA, j’ai trouvé une trentaine de publicités pour la Lada Samara, Niva et Sagona. Presque toutes ont une vedette pour tenir le propos : Albert Dupontel. Des publicités au ton léger, presque complice et avec un dénominateur commun : Le prix très accessible.
Oui, à la fin des années 80 / début 90, Lada s’inscrit confortablement dans le paysage automobile français. Depuis, les temps ont changé. Pour autant, la marque Lada se porte bien par ailleurs. En Russie, la gamme est renouvelée et le marché repart (enfin) à la hausse mais ne rêvons pas, Lada ne reviendra pas en France tant que Dacia fera partie du même groupe !
Sources : Lada info, Dakar d’antan et Boitier rouge.
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