Dans le vaste rapport du World Economic Forum (WEF) sur la compétitivité globale des pays, édition 2019, on apprend qu’une nouvelle fois le classement des routes françaises baisse pour s’établir au 18e rang. Pourtant, nous étions leader jusqu’en 2012. Voici 5 raisons pour expliquer la dégradation de l’état du million de kilomètres de nos routes.
Hausse du trafic.
Dans l’édition 2019 des chiffres clés du transport du ministère de la transition écologique et solidaire, on apprend que le transport routier a progressé ces dernières années. Entre 2002 et 2017, le transport intérieur de marchandises est passé de 293,9 à 307,7 milliards de tonnes-kilomètres (+4,78%). Pour les véhicules particuliers, on est passé sur la même période de 728,7 à 757,3 milliards de voyageurs-kilomètres (+3,98%). Un bémol, avec l’augmentation des prix des carburants, le transport individuel en voiture particulière progresse moins vite depuis 2017.
Hausse du poids des véhicules.
Régulièrement, les poids-lourds sont montrés du doigt comme usant prématurément nos routes. Qui plus est lorsqu’ils viennent de l’étranger et ne consomme presque rien en France. S’ajoute désormais le segment automobile des SUV (représentant désormais plus du tiers des ventes de voitures en France). Davantage de véhicules en circulation qui sont en moyenne plus lourds et donc une usure prématuré des routes les plus empruntées. D’où les idées récentes de taxations des véhicules en fonction du poids. Cela vaut aussi bien à l’échelle de la loi de Finance qu’au niveau local. En effet, à Paris on réfléchit à comment facturer le stationnement au poids.
L’État a délégué aux départements.
En 2007, l’État a délégué l’entretien de nombreuses routes aux départements. Une dépense en plus pour des niveaux de compétences qui n’ont plus les moyens de l’assumer. Un audit commandé à deux bureaux d’études suisses sur la période 2008 – 2016 a établi que le pourcentage de chaussées en bon état est passé de 57 à 47%. Le pourcentage de chaussées moyennement endommagées est passé de 29 à 36%. Le pourcentage de chaussées gravement endommagées est passé de 14 à 17%. Ajoutons à cela, depuis le drame du viaduc de Gênes, qu’un autre audit indique que 30% des 12 000 ouvrages d’art français (non-concédés) ont besoin de travaux. 7% présenteraient même un risque d’effondrement. Ajoutons que les crédits annuels pour l’entretien du réseau sont passés de 15 à 12 milliards d’euros au niveau national.
Baisse des dotations.
De 2014 à 2017, la baisse des dotations de l’État aux collectivités (DGF) a certes eu des effets positifs sur la limitation de leurs dépenses mais aussi des effets négatifs. D’après un rapport sénatorial partagé par la ligue de défense des conducteurs, elles sont passées de 4,7 milliards d’euros en 2008 à 3,3 milliards en 2014. Devant serrer la vis, les collectivités ont remisé des travaux d’entretien préventifs ou même de réparations aboutissant à des limitations de vitesse temporaires qui durent depuis des années. D’où le 80 km/h ?
La météo n’aide pas.
Les fortes chaleurs estivales n’ont pas un effet neutre sur l’état des routes. S’il ne devient pas liquide avant une température de 150°, le bitume se ramollit à partir de températures situées entre 30 et 40° dans l’air au soleil, soit entre 60 et 70° au sol. Il commence à fondre à partir d’une température de 50° prolongée durant plusieurs heures. S’ajoute à cela des épisodes hivernaux plus denses ces dernières années où gel et pluie alternés sont la recette de nombreux nid de poule. On a tous remarqué qu’ils sont de plus en plus nombreux et que cela prend de plus en plus de temps avant que des travaux soient effectués. Quand ils sont effectués.
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