La technologie d’hybridation communément appelée « légère 48 volts » est en train de s’imposer un peu partout. Focus sur une solution présentée comme peu onéreuse, facile à implanter et qui permet de faire baisser la consommation comme les émissions de CO2.
Le marché électrique reste marginal tandis que les véhicules hybrides ou hybrides rechargeables peinent à s’imposer. Pourtant, les constructeurs sont dans l’obligation de faire la chasse aux émissions de CO2 afin de répondre à la norme européenne de 2020 imposant que chaque véhicule particulier neuf devra émettre, au pire, 95 g/km de CO2 (et 75 g/km en 2025 !). Et cette fois-ci sans tricher ! La norme actuelle (de 2015) permet 130 g/km. Au-delà, il y a pénalité financière. Et si l’on peut discuter de la pertinence d’une telle mesure, le fait est que les constructeurs doivent agir. Pour cela, ils peuvent compter sur les équipementiers, désormais bien plus que de simples sous-traitants. Qu’il s’agisse de Bosch, Continental, Continental, Faurecia ou Valeo… Tous proposent une technologie baptisée mild hybrid ou hybride léger.
Des consommations en baisse de 10 à 15% ?
Tout l’intérêt de ce système réside dans le fait qu’il s’associe à une motorisation essence (3 cylindres la plupart du temps) sous l’aspect d’une batterie 48 volts. S’il n’y a rien de fondamentalement original, cela n’a rien à voir avec la batterie 12v qui alimente les optiques et le multimédia. Cette batterie permet de contribuer pour environ 20 chevaux à l’effort de traction, soulageant ainsi d’autant la mécanique thermique (et donc la consommation). C’est certes moins efficace qu’une batterie électrique de voiture hybride (de 300 volts) mais cela permettrait de faire baisser la conso d’essence de l’ordre de 10 à 15%, surtout lors d’un usage citadin. Contrairement à une hybridation lourde (par opposition), l’hybridation légère 48v ne serait pas si onéreuse que cela. Autour des 1 000 euros. Un chiffre qui permet ainsi de penser qu’une voiture essence qui en serait équipée resterait plus abordable que sa version diesel.
De la prochaine Clio au SQ7
Il semble alors évident que la technologie mild hybrid ouvrira l’hybride à tous. D’après Michel Forissier, directeur R&D de la division moteur de Valeo et cité par Le Monde, « l’hybride léger va créer un effet de masse qui va contribuer à diviser par son coût par deux d’ici deux à trois ans. Vers 2025, il devrait représenter 10% du marché mondial, soit 10 à 12 millions de véhicules par an ». Car oui, l’ensemble des constructeurs s’y mettent. De Renault à Volkswagen en passant par BMW et Honda. A titre de comparaison, le pionnier de la voiture hybride grand public, Toyota, vient de fêter ses 1,50 million de voitures hybrides alors que la Prius a démarré sa carrière en 1997. Si bien que la prochaine génération de Renault Clio devrait en bénéficier tandis que le spectaculaire Audi SQ7 en est déjà équipé mais cette fois-ci dans un rôle d’alimentation du turbocompresseur électrique. Ainsi que la technologie mil hybrid ne semble usurper sa réputation naissante d’hybridation pour tous. Surtout, cette 48 volts arrive au bon moment pour accompagner la progression des parts de marché des motorisations essence en Europe au détriment du diesel.
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