En 2018, l’AntiBlockierSystem fête ses 40 ans. Retour sur un bon de géant pour la sécurité automobile des occupants comme des piétons.
Derrière les trois lettres ABS se trouve ainsi l’AntiBlockierSystem. Une invention qui équipa pour la première fois la Mercedes Classe S (W116) de 1978 et en option. Cette technologie brevetée par Bosch a vocation à limiter, et même empêcher, le blocage des roues lors d’un freinage important qui plus est lorsque la chaussée est dégradée (humidité, gel, neige, feuilles mortes…). Pour cela, des capteurs sur chaque roue permettent à un micro-processeur d’analyser en quasi permanence les conditions d’adhérence lors du freinage. Lorsque la situation est proche d’un blocage de roue (perte de d’adhérence, de direction et d’efficacité du freinage), la pression du freinage est relâchée par le système (via le liquide de frein) afin de permettre à la roue de continuer de tourner et remise dès que les conditions le permettent.
Personne ne conteste aujourd’hui l’efficacité et la contribution de l’ABS à la sécurité automobile. De toute évidence, l’ABS a évité des millions d’accidents automobiles dans le monde. S’il est difficile de fournir un bilan chiffré, supposons que l’ordre de grandeur est comparable à l’efficacité de la ceinture de sécurité qui, selon Volvo, a sauvé des millions de vies en 50 ans.
Quelle voiture fut la première à disposer de l’ABS de série ?
Si l’ABS est un élément fondamental de la sécurité d’une automobile, l’idée d’empêcher le blocage des roues remonte au début du XXe siècle, lorsque les ingénieurs se creusaient les méninges pour éviter aux trains comme aux avions à l’atterrissage de bloquer les roues et éviter ainsi des catastrophes.
La Mercedes Classe S fut la première voiture à bénéficier d’une telle technologie (en option) en 1978 mais ce fut la Ford Scorpio de 1985 que disposa de l’ABS de série en 1985 et sur toutes les versions. La remplaçante de la Granada pensée pour l’Europe devait offrir une alternative crédible aux berlines allemandes et fut élue voiture européenne de l’année 1986. Nul doute que cette avancée technologique y a contribué.
En France, c’est par Citroën que l’ABS fut introduit pour la première fois de série sur une voiture. La CX GTI Turbo arrive quelques mois après la Scorpio mais toujours en 1985. Ouvrons le placard à archives.
Si l’efficacité de l’ABS n’était plus à démontrer, sa généralisation a pris du temps. Ce n’est qu’au milieu des années 90 que le système anti-blocage des roues ne fut réellement démocratisé. Pire, l’ABS de série n’apparait sur une Twingo qu’à partir de 1999 et selon finition. Finalement, l’ensemble du parc automobile européen ne fut doté de l’ABS de série sur tous les niveaux de finition qu’à compter de 2004, lorsqu’une directive européenne l’imposa.
Illustration : Daimler presse
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