Les motorisations 100% électriques ne vous emballent pas ? L’hydrogène non plus ? Alors peut-être que l’essence de synthèse développée par Audi pourrait vous convenir ? La marque aux anneaux avance sur cette alternative.
Depuis 2011 déjà, Audi et l’américain Joule travaillent sur la création d’un carburant de synthèse indépendant du pétrole brut. En 2014, la firme aux anneaux communiquait sur un e-gazole né de l’eau de mer par un procédé proche de la photosynthèse. Ces derniers jours, Audi a communiqué sur d’autres travaux autour d’une essence alternative après avoir réussi à produire 60 litres de « e-benzin ». Produit à partir de la biomasse, ce carburant est dépourvu de soufre comme de benzène et ne rejetterait donc que très peu de polluants en brulant. Concrètement, la production de cet isooctane liquide est obtenu en deux étapes. Une première consiste à produire de l’isobutène gazeux (C4H8) dans une usine de démonstration détenue par Global Bioenergies. La seconde étape se déroule dans le Fraunhofer Center for Chemical Biotechnological Processes (CBP) de Leuna et consiste à injecter de l’hybrogène pour obtenir de l’isooctane (C8H18).
Cette quantité d’essence de synthèse est aujourd’hui testée afin de déterminer comment elle brûle dans un moteur et ce qu’elle rejette. L’optimisme est néanmoins de rigueur pour le responsable du développement de produits durables chez Audi, Reiner Mangold : « Comme tous les e-carburants, cette nouvelle version présente de nombreux avantages. Elle ne dépend pas du pétrole brut, elle est compatible avec l’infrastructure existante et elle offre la perspective d’un cycle carbone fermé ». Pour la marque aux anneaux, les carburants alternatifs pourraient offrir jusqu’à 80% d’émissions de CO2 en moins sur les modèles g-tron.
60 litres et après ?
S’agissant du e-diesel, Audi en produit déjà des milliers de litres depuis 2013. Un projet de nouvelle usine devrait porter cette production à 400 000 litres par an. En ce qui concerne le « e-benzin », le projet doit encore suivre son développement afin de ne plus avoir recours à la biomasse par l’intermédiaire de CO2 et d’hydrogène produits à partir de sources renouvelables pour la production des éléments de base.
Peut-on alors penser qu’Audi (avec ses partenaires) est en passe de devenir une sorte de e-pétrolier ? Si le constructeur assure que les e-carburants « représentent bien plus qu’un simple sujet de recherche en laboratoire », on remarque aussi que le constructeur mise largement sur les motorisations électriques. La recherche dans les « e-gas » est-elle simplement la traduction littérale de l’expression ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ou peut-on s’imaginer faire le plein de sa A3 avec de l’e-essence d’ici 5, 10 ou 20 ans ?
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