En collaboration avec l’agence spatiale japonaise, Toyota planche sur un véhicule d’une autonomie de 10 000 km sur la surface de la lune avec une motorisation alimentée par des piles à combustible (hydrogène).
Depuis quelques années, la lune a de nouveau de l’intérêt dans la conquête spatiale. En janvier, les Chinois sont parvenus à réaliser le premier alunissage sur la face cachée avec leur sonde inhabitée Chang’e-4. Cette semaine, Toyota et la Japan Aerospace Exploration Agency (JAXA) ont officialisé un partenariat pour le développement d’un rover lunaire habitable et doté d’une pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène… Oui, comme la Mirai. Et si le Japon ne projette pas vol spatial habité dans l’immédiat, l’exploration de la lune semble constituer un défi à moyen terme. Pour rappel, plus personne du genre humain n’y a mis les pieds depuis Eugene Cernan et Harrison Schmitt en 1972. Les deux derniers membres d’un club ultra fermé de 12 américains et fondé en 1969 par Neil Armstrong.
La conquête spatiale comme stimulateur technologique.
Lors de l’annonce de ce partenariat, une illustration a été fournie. On y découvre une sorte de véhicule blindé à 6 roues. Soulignons la très reconnaissable calandre des 4×4 Land Cruiser (Série 4) et FJ Cruiser. Il devra être habitable et capable de parcourir 10 000 km sur la surface de la lune. Ce qui revient à peu près à en faire le tour par l’équateur. Rien ne dit pour autant que le résultat final sera ressemblant.
En travaillant avec la JAXA, Toyota aura la possibilité d’améliorer dans des conditions extrêmes (c’est un euphémisme) sa motorisation fonctionnant à l’hydrogène et plus largement sur l’ambition du Japon d’avoir recours au stockage de l’énergie par l’hydrogène (ce qui n’est pas possible avec de l’électricité). Rappelons que l’hydrogène est depuis des décennies employé dans l’aérospatiale. C’est notamment le carburant du lanceur Ariane.
Les défis de Toyota
En se donnant pour ambition de rouler sur la lune, les objectifs de Toyota devraient se concentrer sur un minimum de trois grands problèmes :
– Comment créer de l’hydrogène (qui n’existe pas à l’état naturel) de manière fiable, moins polluante, peu onéreuse (du point de vue de la pompe) et de manière suffisamment importante ? De nos jours, plus de 95% de l’hydrogène créé dans le monde l’est à partir d’énergies fossiles (gaz, pétrole ou charbon) et de manière peu ou pas rentable.
– Comment stocker l’hydrogène de manière plus compacte qu’actuellement ? Un gaz léger mais qui occupe un volume très important. D’après le site d’AirLiquide, il faut environ 11 m3 pour stocker 1 kilogramme d’hydrogène. Pour cela des techniques pour augmenter la densité existent (haute pression sous forme gazeuse, basse température sous forme liquide…) mais qui ajoutent des coûts.
– Comment améliorer le rendement de l’hydrogène ? En l’état un kilogramme d’hydrogène offre trois fois plus d’énergie que la même masse d’essence et sans rejet polluant, seulement de l’eau. C’est plutôt bien mais sur la lune, il n’y aura pas de station service…
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